DAKAR, 11 septembre (Xinhua) — Les Etats africains sont invités à impliquer les collectivités locales dans la lutte contre les effets des changements climatiques.

Un appel en sens a été lancé vendredi à Dakar lors d’une rencontre sur le thème: Les Etats et les villes francophones face aux défis des changements climatiques.

“Les villes d’Afrique sont très vulnérables aux changements climatiques parce qu’elles sont des foyers d’activités écologiques et de concentration démographique”, a soutenu le Premier ministre sénégalais, Mahammed Boun Abdallah Dione.

“Les Etats africains doivent bâtir des partenariats avec les collectivités locales. Elles ont un rôle important à jouer dans la lutte contre les effets des changements climatiques qui ont des conséquences directes sur les villes”, a-t-il ajouté.

“L’érosion côtière qui menace les plages et les infrastructures hôtelières, les feux de brousse, la dégradation de l’air sont autant de conséquences des changements climatiques”, a-t-il rappelé.

“L’ampleur des conséquences dépend de la capacité des villes à faire face aux changements climatiques”, a-t-il poursuivi, soulignant qu’au Sénégal, “les changement climatiques provoquent un manque à gagner annuel de 151 milliards de F CFA”.

De son côté, le secrétaire permanent de l’Association internationale des maires francophones, Pierre Baillet, a considéré que “les villes de tous les continents sont confrontées à un dérèglement climatique et les Etats doivent reconnaître le rôle important des collectivités locales dans la lutte contre les effets du changement climatique”.

“Il y a aussi de nouveaux problèmes avec la crise démographique à cause de l’affux des populations vers les villes”, a-t-il poursuivi.

“Il y a une nécessaire solidarité entre les Etats et les maires en matière de politiques environnementales et l’action collective n’est pas une option mais un impératif”, a-t-il estimé.

Cependant, a-t-il précisé, “les solutions à apporter ne sont pas les mêmes dans toutes les villes, chaque territoire devant agir à la mesure de ses moyens”.

“Il faut une autonomisation financière des collectivités afin de répondre efficacement aux enjeux des changements climatiques”, a-t-il conclu.

Le délégué du gouvernement camerounais auprès de la communauté urbaine de Douala, Dr Fritz Ntone Ntone, a, pour sa part, fait savoir que “la volonté des maires est de travailler main dans la main avec les Etats pour faire face aux changements climatiques”.

“A travers les mairies, on peut mieux parler aux populations. On peut faire de la sensibilisation pour les amener à cesser toutes les activités qu’elles mènent de manière inconsciente et qui participent à la dégradation de l’environnement”, a-t-il expliqué.

“Avec le soutien des Etats, les maires peuvent jouer ce rôle de sensibilisation pour que les populations ne polluent pas l’environnement et provoquent des catastrophes dont les inondations”, a-t-il relevé.

“Il faut que les populations sachent qu’elles agressent l’environnement et compromettent notre vie ainsi que celle des générations futures”, a-t-il souligné.

Toutefois, a-t-il prévenu, “il y a un problème de financement que nos Etats doivent régler parce que rien ne peut se faire sans moyens”.

“La stratégie de mise en exergue des collectivités locales veut que chaque pays renforce sa politique de décentralisation, mais un transfert de compétences doit être accompagné d’un transfert de moyens”, a-t-il estimé.

Selon Dr Ntone, “il faut aussi aider les collectivités locales à chercher d’autres financements auprès des bailleurs de fonds parce que l’Etat ne peut pas tout faire”.

“Les maires doivent savoir monter des projets de recherche de financements et les Etat interviendront pour les appuyer”, a-t-il conclu.