NEW YORK (Nations Unies), 24 juillet (Xinhua) — Environ 2,2 milliards de personnes dans le monde sont “pauvres ou presque pauvres”, annonce le rapport sur le développement humain 2014 publié jeudi par le Programme de développement des Nations Unies (PNUD).

Selon le rapport, des vulnérabilités persistantes menacent le développement humain et, faute d’une approche systématique par le biais de politiques et des règlementations sociales, les progrès ne seront jamais équitables ou durables.

Le rapport indique que selon les mesures de la pauvreté basées sur les revenus, 1,2 milliard de personnes vivent avec un revenu inférieur ou égal à 1,25 dollar par jour. Les dernières estimations de l’Indice de pauvreté multidimensionnelle (IPM) du PNUD révèlent toutefois que presque 1,5 milliard de personnes dans 91 pays en développement vivent en situation de pauvreté marquée par des carences cumulées en matière de santé, d’éducation et de niveau de vie. Et malgré une baisse d’ensemble, près de 800 millions de personnes risquent encore de basculer dans la pauvreté en cas de crise financière, naturelle ou autre.

“La lutte contre les vulnérabilités permet de partager les dividendes du développement et assure un développement humain plus équitable et plus durable”, a déclaré l’Administrateur du PNUD, Helen Cla, lors de la présentation du rapport, qui a été publié à un moment clé du débat sur la création d’un nouvel agenda de développement, après l’échéance des objectifs du Millénaire pour le développement en 2015.

Il met en avant un ralentissement de la croissance du développement humain dans l’ensemble des régions en termes d’Indice de développement humain (IDH). Il indique que les menaces telles que les crises financières, les fluctuations du prix des denrées alimentaires, les catastrophes naturelles et les conflits, constituent un obstacle majeur au progrès.

“Réduire la pauvreté et la vulnérabilité des populations dans ce domaine doit demeurer l’objectif central du programme pour l’après-2015”, souligne le rapport ajoutant que “l’éradication de la pauvreté ne se limite pas à atteindre un taux de pauvreté zéro, mais à le maintenir”.

Le rapport 2014 explore les vulnérabilités structurelles, celles qui persistent et s’aggravent au fil du temps en raison des discriminations et des carences institutionnelles, et portent atteinte à des groupes tels que les pauvres, les femmes, les migrants, les personnes handicapées, les populations autochtones et les personnes âgées. Par exemple, 80% des personnes âgées n’ont pas de protection sociale, et de surcroît, bon nombre d’entre elles sont également pauvres et handicapées.

Le rapport enjoint aux gouvernements de s’engager de nouveau à atteindre l’objectif du plein emploi, véritable pilier des politiques macroéconomiques des années 1950 et 1960, mais en repli face aux impératifs de compétitivité depuis les chocs pétroliers des années 1970. Le plein emploi a des retombées sociales qui dépassent les bénéfices privés, telles que la promotion de la stabilité et de la cohésion.

Le rapport préconise également une action collective plus solide, ainsi qu’une meilleure coordination et un engagement plus poussé pour consolider la résilience, en réponse aux vulnérabilités qui se manifestent de plus en plus au niveau mondial quant à leur origine et leur impact.

pour renforcer le soutien aux programmes nationaux et ouvrir l’espace politique aux nations afin d’adapter cette approche aux spécificités d’un pays, le rapport demande qu’un “consensus international sur une protection sociale universelle” soit inclus dans l’agenda post-2015.