Le ministre de l’Education nationale a interdit l’usage des téléphones portables au sein des établissements scolaires publics et privés. Mbailassem Francis, éducateur spécialisé, exprime ses réserves.
Prise le 24 décembre 2024, pendant les congés des fêtes de fin d’année, cette décision prévoit également la confiscation des téléphones, qui seront restitués aux parents à la fin de l’année scolaire.
Les élèves mis en cause et qui résisteraient à l’application de l’arrêté ministériel, se verront empêchés l’accès aux salles de classe. En cas de récidive, ils s’exposent à l’exclusion.
Mbailassem Francis, éducateur spécialisé, comprend dans un premier temps, cette décision. ‘’ L’usage des téléphones portables dans des classes pendant les cours entraine des distractions majeures. Les élèves quelquefois sont tentés de consulter les réseaux sociaux, de jouer au ludo, aux jeux vidéos, d’envoyer de messages ou émettre des appels pendant les heures de cours, ce qui nuit à leur attention et à leur concentration’’, explique-t-il.
La non-utilisation des téléphones à l’école peut ‘’encourager les élèves à interagir davantage entre eux pendant les heures de pause. En réduisant leur dépendance à l’égard des technologies, ils peuvent développer des compétences sociales importantes, telles que la communication, la collaboration et la gestion des conflits’’, poursuit Mbailassem Francis.
D’un autre côté, le spécialiste estime que le téléphone reste important et qu’il est souhaitable de trouver une bonne formule.‘’Les téléphones restent de nos jours un outil pédagogique très précieux s’ils sont utilisés de manière appropriée. De nombreuses applications pédagogiques sont créées pour permettre à n’importe qui de développer ses compétences’’, souligne-t-il.
Ce n’est pas tout. ‘’Les téléphones portables permettent à certains élèves de communiquer avec leurs parents en cas d’urgence. Son interdiction pose un réel problème de sécurité, notamment si un élève connait un accident au cours de route ou a besoin d’une aide immédiate (…) Interdire aux élèves l’utilisation des téléphones n’est pas une solution pour sauver l’école tchadienne.’’, croit-il, proposant au gouvernement et aux responsables des écoles de murir la réflexion pour s’adapter au numérique.