Le décret n° 2835 publié le lundi 5 septembre 2022, par le gouvernement tchadien interdisant la fabrication, la commercialisation et la consommation des boissons alcolisées frelatées, sur l’étendue du territoire national n’est pas le bienvenu pour de nombreux consommateurs de la capitale et les personnes qui dépendent de ce business pour relever les défis au quotidien.

À N’Djamena, dans certains quartiers de la capitale, notamment Chagoua, Abena, Walia et autres, certains consommateurs trouvent que c’est inadmissible cette décision prise par le gouvernement.

Fabrice, un consommateur rencontré à Dembé et détenant en main un sachet de la boisson frelatée de marque Pastis défend sa position. “Ces boissons frelatées sont accessibles, moins chères et d’ailleurs sa soûle rapidement que les soi-disant bonnes boissons qui sont chères. Avec un 300f, facilement tu pourras te souler“. Et d’ajouter “s’ils veulent réellement interdire cela, ils doivent en retour nous fabriquer les équivalents de ces boissons alcoolisées à bas prix et qui pourra bien nous souler pour mieux surmonter les problèmes du pays“.

Furieux contre ce décret, Stéphane se dit fidèle consommateur des frelatées. “C’est ce genre de décision qui fait que souvent les gens organisent des marches et se révoltent, sinon après l’interdiction, avec nos 50 et les 100F là on va se souler comment et où ?” demande-t-il.

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Noudjileloum Sylvie, déléguée des femmes vendeuses en gros des boissons frelatées du marché de Dembé déplore le manque de sensibilisation et des mesures d’accompagnement . “Décider du jour au lendemain d’interdire les boissons frelatées, C’est vraiment compliqué car il devrait y avoir une procédure et des accompagnements pour combler le vide que cette décision va causer après l’application. Ce business nous permet d’être financièrement indépendante et nombreuses d’entre nous, dépendent de ce commerce pour payer la scolarité des enfants et subvenir aux besoins de la famille“, déplore-t-elle.

Pour rappel, les sanctions pénales prévues par ledit décret seront l’emprisonnement de trois à quinze jours et une amende de 50 000 à 500 000 FCFA ou de l’une de ces deux peines seulement. « Sera puni d’un emprisonnement de trois à quinze jours et d’une amende de 5 000 à 20 000 FCFA, quiconque aura consommé des boissons alcoolisées frelatées. En cas de récidive, la peine sera portée au double », avait précisé le décret.

Aristide Nguemadji, stagiaire