N’Djamena, la capitale tchadienne, manque cruellement de dépotoirs publics. A défaut, la population dépose les ordures en plein quartier ou au bord du fleuve.

Dans les quartiers périphériques comme N’Djari, Diguel, Abena, Boutalbagar, Goudji, etc. l’on se rend compte que ce sont des terrains vides, des réserves, des canaux, des bassins de rétention d’eau, des marigots, des caniveaux qui sont transformés en des dépotoirs publics.

Dans le 5e arrondissement par exemple, les éboueurs en pousse-pousse ramassent les ordures ménagères et cherchent juste des espaces vides non entretenus pour déposer les ordures. « Il n’y a pas un dépotoir plus proche que ça. Nous sommes obligé de venir déposer les ordures en plein quartier », se lamente un éboueur, fatigué lorsqu’on l’avait croisé.  

Selon un éboueur rencontré au quartier Djambal Barh, les évacuations des ordures dans les ménages se font selon les termes du contrat. « Dans certains ménages où j’ai conclu un contrat, je passe deux fois par semaine. Sinon dans d’autres, on m’appelle seulement que quand le bac est rempli. Et là, on me paie séance tenante. Nous prenons les ordures pour amener au bord du fleuve », dit-il.

Quand les ordures sont ramassées dans les ménages, elles sont déposées par les éboueurs au quartier Sabangali, au bord du fleuve. Au quartier Ardep-Djoumal, les abords de l’École normale supérieure et de l’hippodrome servent de dépotoir public. Les habitants riverains viennent déposer leurs ordures là. Entre temps, les étudiants de l’ENS (École normale supérieure) et ceux de la faculté de droit suffoquent dans les salles de classe à cause de la proximité du site et leurs établissements. Les déchets brûlés dégagent des odeurs nauséabonds et de la fumée qui peuvent causer un certain nombre de maladies.

En ce qui concerne les sites d’incinération, il y a une au quartier Mandjafa au Sud-ouest de la ville de N’Djamena et une autre à la sortie sud vers Koundoul. 

A l’exemple du Rwanda (l’un des pays les plus propres d’Afrique), les collecteurs d’ordures doivent être organisés et formés au tri, de même que les ménages. Une brigade de salubrité dynamique et non corrompue est indispensable. Il le faut surtout pour les brebis galeuses. C’est lorsque toutes ces dispositions sont prises et soutenues pour le suivi rigoureux des activités d’assainissement initiées, que l’État pourra chercher à jouer sur les mentalités par des actions de sensibilisation pour le changement de comportement.