Des centaines de personnes dans la commune du 7ème arrondissement sinistrées se sont réfugiées dans les écoles et églises suite aux grosses pluies qui se sont abattues sur N’Djamena le 1er août dernier. Le maire de ladite commune, Abbas Mahamat Atteib, déclare que sa commune n’a pas de moyens financiers et matériels pour y faire face.

Jusqu’à ce mercredi, les maisons construites en terre battue continuent par s’écrouler. Des sacs de céréales, et autres stocks des nourritures sont emportés par les eaux de pluies. Plusieurs maisons de N’Djamena sont restées inhabitables depuis lundi 1er août, où les grosses pluies se sont abattues sur la capitale.


48 heures après, la commune du septième arrondissement, l’une des communes les plus touchées par les inondations, n’est pas sortie des eaux. Les deux bassins de rétention aménagés récemment par le ministère de l’aménagement du territoire dans le but de contenir les eaux de pluies tiennent difficilement. Les eaux ont débordé et se sont déversées dans les quartiers environnants.

La pirogue s’impose comme nouveau moyen de déplacement

Plusieurs quartiers ont été envahis par des eaux. Des routes et ruelles sont devenus impraticables. Dans certains quartiers, les habitants se déplacent à l’aide des pirogues. C’est le cas des quartiers Abena, Atrone et autres. Jusque-là il n’y a pas un bilan faites par les autorités sur les dégâts causés par ces inondations, mais dans la commune du 7ème arrondissement, des sources évoquent des centaines de maisons écroulées.



De centaines de personnes se sont réfugiées dans des structures proches d’elles notamment des écoles, églises et autres.

Réaction de la commune du 7e arrondissement

« N’Djamena est en construction. N’Djamena demande une canalisation, elle est dans une cuvette et c’est difficile d’orienter l’eau. Ça demande un gros travail… la quantité d’eau qui tombe est plus importante que la capacité de nos canaux de drainage », a indiqué le maire de la commune du 7ème arrondissement, Abbas Mahamat Atteib. « Moi je crois que c’est un fléau naturel qui est arrivé. Le gouvernement est debout, dans 48heures la solution sera retrouvée », ajoute t-il.



Dans cette commune qui compte une vingtaine de quartiers, il faut dire qu’aucune rue n’a été aménagée courant 2022. Selon une source proche du maire, 6 grandes voies ont été inscrites sur la feuille de route de la commune pour des travaux d’aménagement. Elles sont entre autres l’axe d’Atrone, de Boutalbagara, Chagoua, Chari-Mongo et deux autres axes du quartier Abena. Mais après constat, aucune d’entre elles n’a été touchée par le service d’aménagement et d’assainissement de la commune. Seuls deux bassins et quelques caniveaux ont été pris en compte dans un projet du ministère de l’aménagement en avril dernier.

La commune manque de moyens financiers


Interrogé sur la question, Abbas Mahamat Atteib indique que sa commune n’a pas de matériels pour des travaux d’aménagement. « Des ressources humaines, on en a, mais je vous informe que dans toutes les dix communes de N’Djamena il n’y a pas de ressources matérielles. Souvent ces matériels qu’on utilisent lors des travaux, on les loue, niveleuses, bennes, tout cela on loue. On a trouvé une commune vide, il n’y a rien », informe t-il.


Ces inondations ne sont pas la première dans la capitale. En 2010, de grosses pluies ont engendré d’énorme dégâts. Selon le rapport de l’ONG Ocha, 19 des 22 régions du pays sont touchées et « environ 150 000 personnes affectées ». En 2012, une situation pareille s’était reproduite. Elle a entraîné environ 255. 700 ha des champs inondés, toutes cultures confondues.

Récemment en 2020, une forte pluviométrie a touché la capitale entraînant ainsi un déplacement de près de 120.000 personnes selon l’Organisation Internationales pour les Migrations (OIM).
Les données de la DTM indiquent que 7.122 familles au total ont été touchées et 10 personnes sont mortes dans sept arrondissements de la capitale tchadienne.