Ruinés par les inondations qui frappent N’Djaména, particulièrement le 9e arrondissement, des habitants ont trouvé refuge à la paroisse Bienheureux Isidore Bankaja de Walia Goré. Ils s’en remettent aux bonnes volontés.

Dans la vaste cour de cette paroisse, les affaires que certains sinistrés ont pu récupérer sont entassées ça et là. Les enfants jouent tout autour. Les chefs de famille, épuisés par les évènements de ces derniers jours, se reposent à l’ombre. Il ne reste que l’espoir pour certains.

Caroline, veuve et mère d’enfants, surprise par la montée fulgurante des eaux, qui a emporté tous ses biens, est déboussolée.’’ J’ai laissé mes enfants au village. Je suis venue à N’Djamena pour me débrouiller. L’eau a envahi ma maison quand j’étais au marché. Elle s’est écroulée sur mes affaires et certaines ont été volées. Je n’ai rien à manger. Aidez-nous’’, appelle-t-elle à l’aide, les mains soutenant le menton.

La situation d’Armel, père de 6 ans et débrouillard, habitant le quartier Walia Goré, est plus compliquée. Il est sans activité et sa femme est en travail. ‘’L’eau nous a brusqués le samedi de la semaine passée à 4 h. On n’a rien. Même le curé n’a pas de possibilité. Mais, il nous encourage quand-même. Le matin, il nous trouve un peu de thé. Nous souffrons. Actuellement, ma femme est à terme. Je suis obligé d’amener mes enfants chez ma sœur,’’ explique le père de famille.

Des objets récupérés des eaux

Ces sinistrés viennent principalement des quartiers Goré,Djanga. Ce week-end, plus d’une centaine sont enregistrés par la secrétaire générale de la paroisse Bienheureux Isidore Bankaja, Baweida Marie-Thérèse. ‘’ J’ai commencé à enregistrer les sinistrés depuis le samedi de la semaine passée. J’étais avec les premiers arrivants. Ce sont des gens qui ont tout perdu. Tout est dans l’eau. Il y a deux sinistrés que j’ai référés au centre de santé. On est pas préparé pour avoir ces personnes. Si on peut avoir de l’aide, ça serait important’’, sollicite-t-elle.

C’est déjà la deuxième semaine que ces sinistrés sont accueillis au niveau de la paroisse. Le curé, Abbé Madou Simon-Pierre, dit avoir alerté de la montée des eaux depuis un mois. Mais, regrette-t-il, rien n’a été fait par le gouvernement pour prévenir le pire. ‘’ Tout le monde était au courant qu’il y aura des inondations. J’ai moi-même alerté il y a un mois. J’ai dis aux chrétiens qu’il faut soutenir la digue. Clairement, les populations ont été sacrifiées sur l’autel des intérêts politiques. Tout le monde était occupé par le dialogue. Le vrai dialogue avec les populations est là. Qu’est-ce qu’il faut faire ? C’est la négligence. L’Etat ne prévoit rien. Il y a aucun plan d’évacuation’’, dénonce-t-il, ajoutant que s’il y a des ‘’vrais catastrophes, on va tous mourir’’.

Les fleuves Chari et Logone continuent de déborder de leur lit. L’eau a touché les quartiers Farcha, Sabangali, Gassi, le marché à mil, etc. FM Liberté informe du décès d’un sinistré.