Dans la commune du 9e arrondissement de N’Djamena, certaines familles retournent peu à peu chez elles. Elles avaient quitté leurs maisons à la suite de la montée des eaux des fleuves Chari et Logone à la mi-octobre.  

Dans la cour de cette vaste maison du quartier Toukra, une partie est encore humide. Ce samedi 17 décembre, le père de cette famille, Emmanuel a passé tout son temps à réaménager la cour de sa maison après le retrait des eaux qui ont duré plusieurs semaines. « Regarde, la cour est encore humide. Je dois mettre de la terre sinon avec ce froid, cela risque de nous apporter des maladies (…) », dit-il.

Emmanuel et sa famille ont regagné leur maison dans le quartier Toukra il y a environ une semaine. Il indique n’avoir pas enregistré assez de dégâts matériels. “Chez moi, Dieu merci la maison est construite en dur. Et quand l’eau inondait la cour petit à petit, ma famille et moi avions quitté tôt“, dit-il.  Comme lui, certaines familles dont leurs maisons étaient construites en matériaux durables commencent à revenir peu à peu dans la zone. Malgré le retrait progressif des eaux, dans les quartiers notamment Dingangali, Walia Madagascar, Walia Plantation situés dans le 9e arrondissement, l’ombre de la peur demeure encore. Les  barrages (sacs de terre) construits devant les concessions sont restés visibles.

A Walia Hadjaraï, Dingangali et autres, des toitures des maisons écroulées jonchent le sol. Plusieurs ménages sont encore vides. “Ce sont des maisons dont les propriétaires sont allés s’installer sur les sites des sinistrés’’, nous dit un jeune du quartier.

Selon la Coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA), le débordement des fleuves Chari et Logone, provoqué par les pluies diluviennes, a atteint le pic de crue avec une hauteur de 8,06 mètres au courant de l’année 2022. Il a occasionné le déplacement de 98 785 personnes (16 756 ménages), à ce jour, selon la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA). Face à ce phénomène, douze sites ont été identifiés à N’Djamena pour abriter les sinistrés. Ce sont notamment Toukra, Milezi, Koundoul, Kabe, Pont Nguéli, Walia Eglise, Karkandjérié, Walia Lycée, Mandjafa et Maradrote Kotoko, Sguetai.

Cette situation n’est pas la première au Tchad. Selon les informations, en 1960 une telle situation s’était produite, et même en 2020.