Il était prévu dans le programme de la cérémonie solennelle marquant le début de prise de pouvoir d’Ibrahim Boubacar Kéita ce jeudi 19 septembre 2013 au Stade du 26 mars qu’après son discours, le président de la République du Mali devrait faire, en voiture décapotable, un tour d’honneur du Stade. Cette séquence devrait être suivie d’un défilé militaire des troupes, à savoir : la Minusma, l’EUTM, les Forces armées tchadiennes, la Force française Serval, les Forces armées maliennes. Coup de théâtre, à l’heure H, le protocole avait pris tout le monde de court. La voiture décapotable qui devrait servir pour le tour d’honneur avait été envoyée à la maison à l’insu de tout le monde. Après avoir tant attendu la venue de l’engin en question, furieux IBK a libéré ses hôtes en annulant du coup le défilé. De quoi donner des insomnies au protocole de la République.
Des couacs dans les deux cérémonies d’investiture du nouveau président de la République du Mali, Ibrahim Boubacar Kéita, il y en a eus de la part du protocole de la République. D’abord le jour de la prestation de serment, le mercredi 4 septembre 2013 au Centre international de conférence de Bamako (CICB), où les autorités traditionnelles de Bamako sont retournées à la maison très furieuses par le fait qu’il n’y avait pas de places prévues pour elles. Elles n’étaient pas les seules dans cette situation. Beaucoup de responsables politiques étaient loin d’être bien lotis, si certains n’ont même pas été purement et simplement recalés à la porte.
On s’en est rendu compte le lendemain de la cérémonie avec la colère véhiculée dans la presse. C’était suffisant pour amener le protocole à revoir rapidement la copie avant le grand jour du 19 septembre ? Pas si sûr. Parce que des couacs il en a eus ce jour où le Mali accueillait le monde entier. Le programme avait suivi son cours normal jusqu’au moment où après le discours du président IBK, celui-ci devrait procéder à un tour d’honneur dans la même voiture décapotable avec laquelle il avait fait son entrée dans le Stade aux environs de 12h en début de la cérémonie. D’abord au moment où les forces armées positionnées dans l’enceinte du Stade se préparaient pour débuter le défié, une troupe de masques dogons, non prévue dans le programme, envahit la piste avec sa danse.
Le protocole n’a rien fait pour parer à cette incongruité, encore moins précipiter leur passage pour permettre au programme de se poursuivre, surtout que le temps filait et que les gens étaient au bout de la patience. La troupe dogon a pris tout son temps dans la grande incompréhension du maitre de cérémonie, le confrère Ibrahima Diombélé de l’ORTM et beaucoup d’invités. Mais c’est quand ceux-ci acceptent de céder la piste pour que le président de la République fasse son tour d’honneur en prélude au défilé militaire, que le protocole a montré la grande faille.
La voiture décapotable qui avait pourtant amené le chef de l’Etat et qui devrait servir pour le tour d’honneur n’était plus là. Elle avait été renvoyée je ne sais où. En tout cas pas présente au Stade au moment indiqué. C’était donc l’attente gênante pour IBK entouré de ses hôtes de marque et l’incompréhension chez tout le monde. Pourquoi la voiture décapotable qui devrait servir pour le tour d’honneur avait-elle disparue pour ne plus revenir de sitôt ?
Fâché, le président de la République a libéré ses hôtes en levant la séance, annulant du coup le défilé tant attendu et qui devrait voir la Minusma, l’EUTM, les Forces armées tchadiennes, la Force française Serval, les Forces armées maliennes parader devant les 35 000 spectateurs qui avaient fait le déplacement. IBK et ses hôtes sont donc sortis du Stade avec l’amertume puisque la cérémonie venait d’être tronquée d’une de ses parties les plus importantes : le défilé militaire.
Après cette humiliation, le protocole de la République doit s’attendre aux conséquences.
D’ailleurs, ce n’était pas la première fois où il provoquait le courroux du Malimansa. IBK depuis sa prise de fonction n’apprécie pas la nonchalance et les inconvenances de son protocole. A plusieurs reprises, c’est lui-même qui a chassé les journalistes et autres photographes trainards dans les salles de huis clos. Une fois, il avait mis le protocole en garde sur la question. A-t-il été compris ?
Source: Malijet