GENEVE, 26 avril (Xinhua) — Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a recommandé vendredi aux États de suspendre les retours forcés des ressortissants de République centrafricaine vers leur pays d’origine, étant donnée la situation instable et incertaine.

Selon l’agence onusienne, la violence, de graves violations des droits de l’homme et une détérioration grave et rapide de la situation humanitaire ont prévalu en République centrafricaine depuis que les rebelles de la Séléka ont pris la capitale, Bangui, le 24 mars 2013.

« Les combats et l’insécurité en République centrafricaine ont eu un grave impact sur la population civile et l’accès humanitaire à ces populations est extrêmement limité. Des meurtres ciblés, des arrestations et détentions, des actes de torture, le recrutement d’enfants, le viol et d’autres formes de violences sexuelles, des disparitions et des enlèvements, ainsi que des extorsions et pillages à Bangui et dans d’autres parties du pays, ont été signalés », a rappelé le HCR dans un communiqué de presse.

Ces abus, qui ont eu lieu dans une atmosphère d’anarchie générale et d’insécurité, avec des services essentiels perturbés à travers tout le pays, ont conduit à des déplacements forcés de population.

« L’interdiction des renvois forcés doit être considérée comme une mesure minimale et doit être maintenue jusqu’à ce que la situation relative à la sécurité et aux droits humains dans les zones affectées se soit suffisamment améliorée pour permettre un retour dans des conditions de sécurité et de dignité des personnes considérées comme n’ayant pas besoin de protection internationale », insiste le représentant du HCR en France, Philippe Leclerc.

Le HCR estime que 173.000 personnes ont été déplacées depuis le début de l’offensive des rebelles de la Séléka en décembre 2012, portant ainsi le nombre total de déplacés internes en République centrafricaine à environ 206.000 personnes. En outre, près de 42. 000 réfugiés originaires de République centrafricaine ont été enregistrés dans les pays voisins, essentiellement en République démocratique du Congo, au Tchad, au Cameroun et au Congo.