Suite à la révision en hausse et de manière unilatérale des tarifs des produits des Brasseries du Tchad (BDT), l’Association pour la Défense des Droits des Consommateurs (ADC) dénonce avec la dernière énergie « les agissements ignobles de cette Société, filiale du Groupe français BGI/CASTEL en faisant pression sur le Gouvernement tchadien pour obtenir la reconduction de sa Convention d’Etablissement et ce, dans le but de gagner plus au détriment du Trésor Public tchadien ».  

En effet, par une note tarifaire en date du 2 janvier 2020, les Brasseries du Tchad sont passées à une vitesse supérieure « au  mépris des consommateurs et en forme de chantage aux  pouvoirs publics tchadiens ».

Selon l’ADC, la souveraineté du Tchad ne doit pas être bafouée par n’importe quel contribuable, de surcroît une industrie qui produit et commercialise un produit de grande consommation, facteur de risque des Maladies non transmissibles et de paupérisation des consommateurs les plus défavorisés. Les exonérations fiscales accordées à travers les conventions d’établissement constituent une forme de subvention de l’Etat accordée dans une période donnée en fonction des objectifs économiques et non de manière continue et indéfinie. Par conséquent, l’ADC salue la Décision très responsable du gouvernement de ne pas renouveler indéfiniment ces Conventions fantaisistes qui ne servent qu’aux intérêts des opérateurs véreux dans un secteur monopolistique et hyper rentable.

« Cette provocation de la BDT, une entreprise qui a déjà assez appauvri et détruit des Tchadiens, est la résultante de la situation de monopole de fait caractérisée par un abus de position dominante sur ce secteur. Sinon, comment comprendre qu’elle soit la seule brasserie à commercialiser plusieurs marques de bières et de boissons alcoolisées et sucrées. A travers cette note tarifaire de la BDT qui augmente unilatéralement les prix, il s’agit bel et bien de la démonstration parfaite de sa position d’abus de position dominante sur le secteur, condamnée par la loi n°43/PR/2014 relative à la Concurrence du 24 Décembre 2014 en Son Article 13 » dit Daouda El hadj Adam dans le communiqué de presse.

Face à cette situation grave pour la gouvernance économique et politique de notre pays, l’ADC soutient le mot d’ordre de boycott des consommateurs et des tenanciers des débits de boissons lancé par le Collectif contre la vie Chère.

Aussi,  l’ADC invite-t-elle les consommateurs à poursuivre le boycott pour faire comprendre à la BDT et à d’autres operateurs véreux à observer plus de considération et de respect à leur égard.

En outre, l’ADC demande au gouvernement de ne pas céder à ce chantage et de ne plus accorder ou renouveler indéfiniment de tels types de Convention d’établissement.

L’ADC entend saisir  le Conseil National de la Concurrence à l’effet d’examiner la situation de monopole et de concentration des activités de production et de commercialisation de boissons par la seule BDT.