Datant de l’ère coloniale, la maison d’arrêt de Bokoro, dans la province du Hadjer-Lamis, n’en est une que de nom.

La maison d’arrêt de Bokoro est à quelques mètres du palais de justice de la même ville. A vue d’œil, ces deux structures de l’administration judiciaire sont comparables au jour et à la nuit.

A peine franchi le portail du centre pénitentiaire, une odeur suffocante nous accueille. Une trentaine de prisonniers enchaînés sont rassemblés dans la cour.

Debout, ils saluent la délégation du gouverneur dans laquelle nous nous trouvons. Parmi eux, il y a un mineur accusé de meurtre.

Derrière eux, les deux cellules non alimentées en électricité repoussent davantage. Elles n’ont pas de fenêtre et les détenus y font leurs besoins.

Pourquoi sont-ils tous enchaînés ? Ont-ils été tous jugés ? A ces deux questions du gouverneur, les réponses sont immédiates. ‘’Certains ont été condamnés. Leur enchaînement se justifie par les cas d’évasion’’, explique un responsable de la maison d’arrêt. Une partie du mur a cédé, à la suite d’intempéries.

‘’ Nous sommes au 21e siècle. Ces conditions de détention ne sont pas acceptables’’, déplore le gouverneur nommé le 21 juin dernier.

Satadjim Succès demande au délégué provincial aux droits de l’homme de prendre bonne note des manquements et de les transmettre à la tutelle.

Au niveau de la maison d’arrêt, l’on indique que des rapports ont été écrits. ‘’On a beaucoup écrit. On a besoin de votre appui, gouverneur’’, plaide un responsable de la maison d’arrêt. Le gouverneur de répondre : ‘’ On va essayer de voir ce qu’on peut faire ‘’.