Le chef de la transition guinéenne Mamadi Doumbouya a accordé la grâce à un de ses prédécesseurs, Moussa Dadis Camara. L’annonce a été faite via un décret lu à la télévision nationale par le porte-parole de la présidence, le général Amara Camara dans la soirée du vendredi 28 mars 2025.

Président de transition de la Guinée entre 2008 et 2009, Moussa Dadis Camara avait été condamné le 31 juillet 2024 à 20 ans pour crimes contre l’humanité dans le cadre du procès du massacre du 28 septembre 2009 au grand stade de Conakry. Selon le décret, il est gracié pour « raison de santé », sur proposition du ministre de la Justice, rapporte RFI.

Le 28 septembre 2009, l’opposition, qui soupçonnait Moussa Dadis Camara de vouloir se maintenir au pouvoir, a organisé un grand rassemblement au stade du 28 septembre de Conakry. Ce jour là, au moins 156 personnes avaient été tuées par balle, au couteau, à la machette ou à la baïonnette et des centaines d’autres blessées dans la répression, selon le rapport d’une commission d’enquête internationale mandatée par l’ONU. Au moins 109 femmes avaient également été violées, rappelle RFI.

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Arrêté en 2022 à son retour en Guinée après 13 ans d’exil au Burkina Faso pour assister à son procès, l’ancien chef du CNDD avait été déclaré coupable « sur la base de la responsabilité du supérieur hiérarchique ».

À la suite de sa condamnation, Moussa Dadis Camara avait été incarcéré à la prison civile de Conakry où il vit depuis lors. La fragilité de son état de santé n’avait jamais été évoquée jusqu’à présent, précise la même source.

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Les autorités guinéennes ont publié il y a quelques jours un décret annonçant la « prise en charge des frais d’indemnisation des victimes du massacre du 28 septembre 2009 » qui devrait concerner 400 parties civiles.