La pisciculture ou l’élevage de poissons permet de combler le vide dans une localité où les ressources halieutiques sont rares. La province du Guera devrait développer cette activité qui semble être ignorée ou méconnue des Tchadiens.
Située au centre du pays, la province du Guera ne dispose pratiquement pas de cours d’eau permanentes. Les ressources halieutiques sont rares voire inexistantes. Les poissons séchés qui alimentent la ville de Mongo et d’autres localités viennent en grande partie du Lac Fitri au Batha, du lointain Lac Tchad, du Barh Azoum au Salamat pendant la crue, et du Chari à travers le corridor Korbol-Melfi. Grâce à l’amélioration de réseau routier, le poisson frais vient de N’Djamena dans des glacières conditionnées pour alimenter la ville de Mongo.
Si la nature n’a pas doté le Guéra de réseau hydrographique pouvant lui fournir de poissons, aliment riche en protéines nécessaires pour le corps humain, il y a d’autres solutions de substitution : c’est la pisciculture. Cet élevage de poissons dont les vétérinaires connaissent le secret est beaucoup développé dans certains pays. Des lacs et des étangs sont artificiellement créés pour les activités de la pisciculture.
La province du Guéra pourra investir dans ce domaine. Car, c’est aussi une activité génératrice de revenus comme l’élevage de petits ruminants, de bovins et de la volaille. Certes, c’est une activité qui nécessite de la technicité, de la patience et de moyens mais avec la volonté tout est possible.
Doumana Merci, jardinier de son état, s’est lancé dans l’aventure de la pisciculture à Mongo. “C’est une activité très difficile à Mongo, mais je me suis lancé parce que j’ai beaucoup aimé cette activité et j’ai été formé dans ça. Je rencontre plusieurs difficultés même pour trouver des alevins c’est un problème mais je persévère dans cette activité”, explique-t-il. Tout début est difficile, mais il faut persévérer comme le chantait le musicien tchadien, feu Talino Manu.
Yohane Djimet Djibrine, correspondant au Guera