Après la déclaration de la plate forme revendicatrice intersyndicale appelant les agents de la santé à arrêter avec le service minimum dans les hôpitaux et centres de santé. Les malades vivent un véritable calvaire et n’ont que leurs yeux pour pleurer.
Cela fait trois jours que la plate forme intersyndicale a appelé ses militants de la santé a cessé toute activité dans leur lieu de travail. Avec ce durcissement de ton, c’est la population qui ressent durement les conséquences.
Un tour ce matin du 06 janvier dans quelques hôpitaux nous a permis de constater que la population tchadienne qui se trouve sur le lit des hôpitaux et centres de santé est vraiment malheureuse et meurt à petit feu. A l’hôpital Général de Référence Nationale (HGRN), au service des Pavillons des Urgences les gardes malades affirment que depuis hier leurs malades ne reçoivent pas de soins et les gardes ne sont assurées que par un ou deux stagiaires qui travaillent selon leur humeur. « Je ne sais où aller avec ma grande mère, même s’il n’y a pas de soins, je préfère qu’elle meure ici à l’hôpital que de l’amener à la maison » déclare Fatima la vingtaine révolue avec un visage crispé. Au service de la radiologie, l’on apprend que les techniciens sont en grève depuis longtemps et ne viennent qu’une fois tous les trois jours. Dans ce même service, un autre usager affirme qu’il a mis six jours avant de rencontrer un technicien très tard le soir pour filmer son genou gauche accidenté. Aujourd’hui, il revient pour voir le médecin mais la porte de ce dernier est hermétiquement fermée. Il raconte à une sage femme rencontrée dans le couloir qu’il n arrive pas à dormir la nuit tellement qu’il souffre à la tombée de la nuit. La sage femme décide de lui venir en aide mais sous quelle forme on ne sait.
De l’autre côté à l’hôpital Mère et Enfants, il y a beaucoup de patients mais pas de personnels soignants. Les gardes malades passent leur temps à taper des divers tandis que les malades souffrent dans leurs lits d’hospitalisation en attendant un médecin.
A l’hôpital Sultan Kasser situé au voisinage du grand marché, ceux qui sont venus pour les consultations repartent car, les portes sont toutes fermées. Une dame tenant un nourrisson en main qui ne cesse de pleurer se lamente dans un dialecte du sud du pays : « Que vais-je faire, je n’ai pas d’argent pour t’amener dans une clinique privée ma fille ». Le spectacle est désolant et triste à regarder. Les autres patients malgré leur état de santé essaient de calmer la pauvre dame.
A chagoua, plus précisément à l’hôpital Notre Dame des Apôtres, le service est assuré mais le nombre des malades dépasse le personnel soignant ou point que l’on est obligé de limiter le nombre de personnes à consulter. C’est vraiment difficile déclare un infirmier rencontré devant le laboratoire : « C’est triste de ne pas pouvoir soigner tout le monde. On n a pas le choix, à l’impossible nul n’est tenu ».