SÉCURITÉ – Par crainte de manifestation des élèves ou des fonctionnaires, un important dispositif sécuritaire a été déployé sur les grands axes de N’Djamena ce mardi 7 janvier 2020 à N’Djamena.

Véritable état de siège. N’Djamena est quadrillé. Moursal, sur l’avenue Mobutu aux environs de 9 heures, une ronde inhabituelle des forces de l’ordre est observée. Cinq véhicules tout terrain bondés d’individus surarmés (fusils d’assaut, casques, pistolets, gaz lacrymogène). On peut y voir distinctement policiers, gendarmes. Des va-et-vient  incessants de ces effectifs au point d’agacer, d’interroger les passants. “Que se passe-t-il? C’est sûrement dû à la grève et aux manifestations annoncées par les syndicats“, entend-on.  Des corps en treillis dont le mode opératoire laisse souvent dans l’effroi, entre bastonnades et intimidations. Un vendeur de viande sur cette artère marmonne: “Cet attroupement nuit à mon commerce. Les clients prennent peur“. Preuve à l’appui. Au même moment, un passant s’arrêtant pour manipuler son téléphone est sommé par un gendarme de circuler. Ce dernier prend aussitôt ses jambes à son coup.

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Plusieurs corps habillés ont élu domicile au viaduc de Chagoua, plus qu’à la normale. Venant des deux sens du goudron côté Chagoua, une colonne de brigade mixte a causé un grand bouchon. Cet embouteillage monstre qui a perturbé la circulation a failli de peu provoquer des accidents. Des usagers ont laissé entendre leurs sentiments. Une s’interroge: “y a-t-il manifestation?”. “Ils vont encore faire des bavures“, ajoute un autre.

Le cortège des forces de l’ordre cantonné au rond-point Aigle ne passe pas inaperçu. Sous cette fraîche matinée, les 4×4 sont vidés de leurs passagers, qui prennent un bain solaire. Quelques-uns accoutrés de leurs attirails sirotent du thé.

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Les riverains ne cachent pas leur indignation. “Quand on te prend, tes poches sont  vidées. N’espère plus avoir tes jetons et ton téléphone“, confie un étudiant. Un policier requérant l’anonymat explique “leur présence massive pour crainte de débordements“. “Les élèves, étudiants vandalisent, cassent ou brûlent (…)“, affirme-t-il. Peu à peu, les corps habillés se dispersent ne laissant que les patrouilles habituelles autour des grands axes, car il n’y pas de perturbations ou manifestations.

BACTAR Frank I.