La plateforme revendicative composée de l’Union des Syndicats du Tchad (UST), la Confédération Intersyndicale du Tchad (CIST) et du Syndicat National des Enseignants et Chercheurs du Supérieur (SYNECS), continue de discuter avec le gouvernement pour éviter une éventuelle autre grève le 6 mars prochain. Des sources concordantes confient que, les négociations se poursuivent jusqu’à dans la soirée de ce vendredi 3 mars 2017 au siège du Comité National de Dialogue Social (CNDS). En même temps que les négociations se poursuivent, certaines banques ont déclenché le paiement des salaires du mois de février.

Le gouvernement veut, à tout prix, éviter une nouvelle grève qui risquerait de paralyser l’administration publique. L’enjeu est de taille, souffle une source proche du dossier.

«Nous ne pouvons pas vous dire quoi que ce soit, parce que nous ne partons pas à la rencontre avec une idée arrêtée. La grève sera la dernière étape, si les choses ne marchent pas. Mais, pour le moment, nous privilégions le dialogue. Personne ne souhaite la grève », a déclaré au quotidien Le Progrès, un responsable de la plateforme, à la sortie d’une rencontre, hier, jeudi 2 mars 2017, à la Médiature.

La plateforme a été conviée, pour discuter, avec le médiateur de la République et ses conseillers, pour trouver une solution à la crise sociale. Or leur réunion, du samedi 11 février 2017, à la bourse du Travail, la plateforme avait, de même, décidé de proroger, de trois semaines (allant du 13 février au 6 mars 2017), la durée de suspension de sa grève, pour permettre au gouvernement de trouver des solutions à ses revendications.

Cependant après avoir rencontré, quatre fois, le gouvernement, sous les auspices du Comité National de Dialogue Social (CNDS), pour discuter des points de revendication, le gouvernement s’est engagé à solutionner les cinq points.

Le secrétaire général adjoint de la CIST, M. Mahamat Nasradine Moussa, rapporte qu’au cours, d’une rencontre le mercredi 1er mars 2017, le gouvernement a proposé que les deux points concernant, notamment, le retrait du décret 687, du 31 octobre 2016, portant réduction des indemnités de 50 %, et la loi 032-PR-2016, du 30 décembre 2016, portant modification de la loi 008-PR-2007, du 9 mai 2007, portant réglementation de l’exercice du droit de grève dans le secteur public, soient débattus par le Haut comité, regroupant toutes les centrales syndicales, pour discuter des questions sociales et non au sein du CNDS.

Mais la plate-forme dit que, c’est elle, qui revendique le retrait de ces deux points et non toutes les centrales, donc ces points ne peuvent pas être débattus en présence de ceux qui ne sont pas concernés. Le CNDS a alors proposé que toutes les questions sociales soient portées au niveau du Haut comité, mais en deux phases. Ainsi il a été proposé que, pour la première phase, les deux points soient débattus, uniquement, entre le gouvernement et la plateforme et que la deuxième phase puisse impliquer tous les partenaires sociaux. La plateforme, a marqué son adhésion à cette proposition, mais c’est le gouvernement qui n’est, toujours, pas d’accord.

Pour le moment rien ne filtre de la rencontre qui se déroule en ce moment, qui risque de durer jusqu’à tard dans la nuit, mais la plate-forme avertit que si, le gouvernement ne revient pas un peu sur sa position, elle sera obligée d’appeler les travailleurs du public à cesser les activités.