En mai et début novembre 2022, Glencore a plaidé coupable aux Etats-Unis et au Royaume-Uni pour des faits de corruption dans l’obtention de divers avantages concurrentiels dans ses activités sur le continent africain. Depuis, la société civile dans les pays concernés réclame justice au niveau local, rapporte l’agence Ecofin.
Glencore ne sera plus jamais poursuivi pour les actes de corruption présumés commis entre 2007 et 2018 en République démocratique du Congo (RDC). C’est le sens d’un accord signé avec les autorités de Kinshasa et révélé le lundi 5 décembre par le négociant suisse des matières premières.
Les termes précis du document régis par le droit congolais n’ont pas été révélés, mais le géant minier s’est engagé à verser 180 millions de dollars à la RDC. Il faut souligner que cet engagement n’a été possible que grâce à la pression mise sur la compagnie par les diverses enquêtes menées ces dernières années, notamment en RDC par la cellule nationale de renseignement financier et le ministère de la Justice, mais surtout par les autorités américaines.
L’enquête du département de la Justice des Etats-Unis a ainsi abouti en mai dernier à des aveux de la part du groupe basé à Baar dans le canton suisse de Zoug, pour des pots-de-vin et autres paiements illégaux dans plusieurs pays d’Afrique, afin « d’obtenir des avantages commerciaux indus ». Environ 27,5 millions $ ont ainsi été versés, uniquement en RDC.
« Glencore est heureux d’avoir conclu cet accord pour faire face aux conséquences de sa conduite passée […] et se réjouit de continuer à travailler avec les autorités de la RDC et d’autres parties prenantes pour faciliter la bonne gouvernance et les pratiques commerciales éthiques dans le pays », a déclaré Kalidas Madhavpeddi, président du conseil d’administration du géant suisse.
Notons que le montant payé aux autorités congolaises reste de loin inférieur aux 276 millions de livres sterling versés au Royaume-Uni pour des faits similaires dans cinq pays africains et à l’amende record de plus de 1,1 milliard de dollars, infligée par les autorités américaines.
Pour rappel, Glencore est active dans l’exploitation de cuivre et de cobalt en RDC. La compagnie y exploite notamment Mutanda, la plus grande mine de cobalt au monde, en régime de maintenance et entretien depuis plus d’un an