PORTRAIT – Ils sont nés dans les années 1990 et n’ont connu qu’un seul président. Tchadinfos vous livre le témoignage de plusieurs d’entre eux. Leur perception de la vie politique, leurs satisfactions et leurs déceptions… Ils se livrent sans détour, en attendant les résultats de l’élection présidentielle.

A 24 ans, Abdelaziz Mahamat Abakar n’a connu qu’un seul président : Idriss Déby Itno. Pour ce couturier d’Abeché, la politique ne le concerne pas. Derrière sa machine à coudre, Abdelaziz Mahamat Abakar n’a suivi que d’un œil cette campagne électorale. Cela ne l’intéresse pas, il ne s’est pas reconnu dans les discours de campagne comme dans la politique du gouvernement.

Ce natif du Guéra a franchi les étapes pour fonder sa propre entreprise, et affirme qu’on ne peut compter que sur soi-même pour faire vivre sa famille au Tchad. « Lorsque j’étais petit, je suivais mon père au marché parce qu’il était commerçant. C’est lui qui m’a appris la couture et m’a donné la passion pour ce métier », explique ce père d’un enfant. D’abord, il confectionne ses vêtements chez des amis, puis de fil en aiguille, il fonde son propre atelier. Un moyen pour lui d’être libre, et de ne dépendre de personne. « Je forme même des stagiaires », lance-t-il, le sourire aux lèvres.

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Alors quand on lui parle de la journée de vote du 11 avril, Abdelaziz Mahamat Abakar botte en touche. « Le vote ne sert à rien car il n’y a pas de transparence », explique-t-il tout en reconnaissant que le vote est un droit civique important.