PORTRAIT – Ils sont nés dans les années 1990 et n’ont connu qu’un seul président. Tchadinfos vous livre le témoignage de plusieurs d’entre eux. Leur perception de la vie politique, leurs satisfactions et leurs déceptions… Ils se livrent sans détour, en attendant les résultats de l’élection présidentielle.
Dezoumbe Bebnone Davila, 24 ans, est amateur de foot depuis son enfance. Il ne rate jamais les matchs du dimanche matin au terrain Fest’Africa à Moursal dans le 6ème arrondissement de N’Djamena. C’est la coiffure qu’il embrasse finalement. “La famille étant très modeste, je devais trouver un boulot rentable. La coiffure s’est imposée”, affirme cet orphelin qui a grandi chez son grand-père au quartier Moursal de N’Djamena. Il quitte donc les bancs de l’école en classe de terminale pour gagner de l’argent et apprend la coiffure sur le tas.
Dans son salon, il a suivi la campagne électorale. “En 2016, j’ai voté l’UNDR parce que je croyais à leur programme politique et j’étais convaincu des capacités de Saleh Kebzabo à redresser le pays”, se souvient-il avant de confier qu’il n’a pas voté pour le premier tour de l’élection présidentielle du 11 avril.
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“J’espère toujours le changement même avec MIDI”, détaille-t-il. Davila concède que MIDI a quand même beaucoup fait pour le Tchad en combattant le terrorisme ou en laissant un accès gratuit aux ARV pour la lutte contre le sida. Un bilan en demi-teinte pour le jeune homme qui vit avec sa compagne et sa petite fille dans des conditions difficiles : il pointe des problèmes de corruption et de clientélisme. Sans oublier ce que des vieux du quartier lui ont toujours dit : “Vous de la génération MIDI n’avez pas vécu la guerre civile” !