Les présidents du comité interparlementaire (CIP) du G5 Sahel échangent sur la lutte contre le terrorisme au Sahel et la possibilité d’ouvrir les portes aux pays limitrophes. La rencontre s’est ouverte ce jeudi à N’Djamena et durera deux jours.

C’est dans un contexte marqué par des crises sécuritaires, alimentaires, nutritionnelles au Tchad, mais également le retrait du Mali de l’organisation que les présidents du comité interparlementaire (CIP) du G5 sahel ont ouvert la rencontre  ce 21 juillet. Elle est axée sur un thème notamment la «lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent au Sahel ». Quel rôle doit jouer le parlement dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent ? Comment s’y prendre ? C’est sur ces questionnements que des interparlementaires du G5 Sahel ont lancé la conférence et orienté leurs interrogations.

Le terrorisme, le mal du Sahel

Le terrorisme, cette hydre de mal que nos pays combattent depuis plusieurs années, continue à nous défier. Comme nous le vivons presque tous les jours, les populations du Sahel subissent sans cesse les actions criminelles des forces du mal qui sèment la mort, la désolation et l’angoisse permanente (…)”, a indiqué le président du Conseil national de transition, Haroun Kabadi, président en exercice du comité interparlementaire du G5 Sahel.

La question de sécurité au Sahel se pose avec acuité et préoccupe les parlementaires du G5 Sahel.  Pour le président de l’assemblée nationale nigérienne, Seyni Oumarou des efforts ont été faits, mais l’hydre reste vivante.  “Aujourd’hui, si nous observons une certaine accalmie du côté du lit du Lac-Tchad, la situation reste des plus préoccupantes dans la zone dites de trois frontières. Il devient de plus en plus perceptible que l’ennemi s’organise mieux et dispose des moyens de plus en plus importants (…)“, a-t-il souligné.

L’option de la refondation

Si de multiples crises que traverse l’organisation sahélienne préoccupent les présidents du comité interparlementaire, la question de sa refondation reste encore brulante. « Il faut donc refonder le G5 Sahel  pour raviver l’immense espoir que sa création avait suscitée. Il faut rependre encore avec plus de vigueur et de campagne de plaidoyer pour la couverture de ses besoins financiers, et travailler à concrétiser toutes les promesses de soutien qui avaient été formulées par nos partenaires extérieurs », a déclaré le représentant du Niger, Seyni Oumarou.

Proposition d’ouverture aux pays voisins

Le Niger par la voix de son président de l’Assemblée nationale, Seyni Oumarou demande l’ouverture de l’organisation aux pays voisins touchés par le terrorisme. « La refondation du G5 Sahel comme nous appelons passe, à mon humble avis par l’ouverture à nos voisins au-delà de la zone sahélienne, car nous le rappelle l’actualité, le terrorisme n’est plus cantonné à notre zone(…) il menace aujourd’hui le golfe du Bénin pendant que les autres pays de la CEDEAO subissent les conséquences en termes d’accueil de réfugiés », a proposé Seyni Oumarou.

Il faut souligner qu’à l’issue de cette conférence qui durera 48 heures, la proposition d’ouverture du Comité interparlementaire (CIP) du G5 Sahel aux pays limitrophes sera examinée. Egalement la situation budgétaire 2022-2023 et la décision sur la transformation du plan du CIP seront passées aux cribles.

Cette conférence aurait dû se tenir en octobre 2021. Elle a été reportée suite aux évènements liés aux facteurs endogènes et exogènes notamment l’apparition du Covid-19, le retrait du Mali des instances, la non-participation de la Mauritanie aux activités du G5 Sahel.