SÉCURITÉ – Les chefs d’états-major des pays du G5 sahel et leurs partenaires  se sont réunis durant deux jours [vendredi et samedi] à Ouagadougou, capital Burkinabé pour procéder à la relecture de tous les documents de l’accord cadre de la Force conjointe.

Désormais, les différents bataillons pourront intervenir hors de leur zone habituelle d’action. C’est une décision importante qui va rendre plus opérationnelle cette force dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.

Il en est de même pour le droit de poursuite sur un territoire étranger, où les troupes de la force pourront aller jusqu’à 100 km au-delà de la frontière au lieu de 50 km. Cette rencontre a permis de valider le plan de campagne du commandant de la force qui pourrait entamer ses opérations.

Il est donc possible pour les différentes troupes d’intervenir hors de leur zone d’origine. « Il est possible qu’un bataillon quitte son territoire, sa zone, pour venir en appui sur une autre zone”, explique à nos confrères de Rfi, le général de brigade Moïse Miningou, chef d’état-major général des armées burkinabè.

 « Nous avons prévu une manœuvre qui aura lieu bientôt, et nous verrons par exemple dans le fuseau Centre un bataillon du Tchad qui viendra pour participer à cette opération. Vous voyez : ça fait un changement très significatif qui permet une flexibilité pour le commandement de la force G5 Sahel », poursuit-t-il.

Les opérations de la force conjointe du G5 Sahel sont orientées sur les zones frontalières et s’étendent sur trois zones : le fuseau Ouest dont le poste de commandement est situé en Mauritanie, le fuseau Centre avec un poste de commandement à Niamey, et le fuseau Est commandé par le Tchad. Jusqu’à présent, chaque bataillon ne s’occupait que de sa zone.

La force du G5 Sahel n’intervenait que sur une bande de 50 km de part et d’autre des frontières communes. À présent, elle est autorisée à aller jusqu’à 100 km, ce qui augmente ses marges de manœuvre, selon le chef d’état-major général des armées du Burkina Faso. « Au début, on autorisait 50 km de part et d’autre de la frontière pour la force conjointe, poursuit le général Moïse Miningou. “Aujourd’hui nous avons élargi à 100 km: la force peut donc manœuvrer sur 200 km le long des frontières.”

Pour les chefs d’état-major des pays membres du G5 sahel, ces décisions traduisent un réel changement de posture dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et les autres menaces sécuritaires.