SÉCURITÉ. Le général Marc Conruyt est le nouveau commandant de la plus grosse opération extérieure des armées françaises. Il s’agit de la force Barkhane au Sahel, avec 5100 hommes. 

Le général Marc Conruyt est chargé de superviser le déploiement progressif de la force européenne Takuba. Il devrait succéder fin juillet au général Pascal Facon à la tête de la force Barkhane au Sahel. Il était attaché de défense au Sénégal, chef du bureau Afrique à l’état-major des armées, avant d’être affecté à la direction des ressources humaines de l’armée de terre.

Sa mission consiste à affaiblir les capacités militaires des jihadistes au Sahel.  Dès son installation, il devra mettre en œuvre les objectifs des chefs d’Etat du G5 Sahel (Niger, Mali, Burkina Faso, Tchad, Mauritanie) et leur homologue français dans un temps très court. Son mandat est d’un an.

Evaluer l’efficacité de la décision de Pau

Avant sa prise de fonction, le général Marc Conruyt assistera au sommet du G5-Sahel qui devrait se tenir fin juin, à Nouakchott, en Mauritanie. L’objectif du sommet est d’évaluer l’efficacité de la décision prise en janvier dernier à Pau. Il s’agit d’intensifier les opérations militaires face à la recrudescence des attaques dans la région. Mêlées à des conflits intercommunautaires, ces attaques ont fait 4 000 morts en 2019, selon l’ONU.

Depuis six mois, l’armée française et ses partenaires ont multiplié les offensives dans la zone dite “des trois frontières” du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Début juin, les forces françaises ont abattu le leader d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), l’Algérien Abdelmalek Droukdal. « Nous sommes dans la bonne voie, mais il est encore trop tôt pour crier victoire », avait déclaré la ministre française des Armées, Florence Parly.

Un optimisme très fragile au vu de la situation politique du Mali au bord de l’effondrement. Malgré les succès de la force Barkhane, les jihadistes multiplient les actions violentes. 

Déploiement des forces spéciales européennes dès août 2020

Le général Conruyt devra aussi superviser la mise en route de la force Takuba, un groupement de forces spéciales européennes destiné à accompagner les soldats maliens au combat. Cette force débutera en août 2020 ses opérations sous commandement de Barkhane, avec une centaine de militaires français et estoniens, qui devraient être rejoints à l’automne par un contingent tchèque d’une soixantaine d’hommes, avant l’arrivée début 2021 de 150 militaires suédois. La Belgique, le Danemark, les Pays-Bas et le Portugal pourraient également déployer des soldats.

La Task Force Takuba devrait atteindre sa pleine capacité opérationnelle début 2021. Sa structuration devrait lui permettre d’agir rapidement et de s’adapter face à l’évolution de la menace représentée par les groupes terroristes. Elle jouera un rôle clé dans l’autonomisation rapide des forces armées locales.

Sa tâche ne sera pas facile. Compte tenu des exactions menées par les djihadistes dans la région. Ainsi, 580 personnes ont été tuées en janvier, rien que dans le centre du Mali où la sécurité se détériore. La haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme, Michelle Bachelet, vient d’« appeler les autorités maliennes à ouvrir rapidement « des enquêtes approfondies, impartiales et indépendantes » sur ces violences.

Source : Agence d’information d’Afrique centrale