BRAZZAVILLE, 11 février (Xinhua) — Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a souligné mardi dans la capitale congolaise, la nécessité pour les militaires français et africains en mission en Centrafrique, d’appliquer les résolutions des Nations Unies, en vue de faire cesser les exactions et des violences ethniques et religieuses, au sein de la population centrafricaine.

“En RCA, il y a une nécessité, à la fois pour les forces françaises et congolaises au sein de la mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA,) d’appliquer les résolutions des Nations Unies, si besoin par la force”, a-t-il évoqué au terme de son entretien avec son homologue congolais, Charles Richard Mondzo, avec qui il a abordé des questions liées à la situation de crise qui prévaut en République centrafricaine.

“Il faut que l’ensemble des milices qui continuent aujourd’hui à mener des exactions, à commettre des meurtres, à assouvir des vengeances, il faut que chacun intègre bien que cette détermination est totale, et que nous poursuivons notre action de manière très ferme pour l’avenir”, a ajouté le ministre français, qui a en outre souligné l’importance de la consultation permanente des acteurs de la sous-région sur les questions de sécurité, qui sont des questions essentielles pour l’Afrique d’une manière générale.

“S’il y a un vide sécuritaire dans un Etat, ce sont tous les Etats voisins qui risquent d’en subir les conséquences, donc la paix et la sécurité en Centrafrique sont tout à fait essentielles”, a-t-il indiqué.

M. Le Drian est arrivé à Brazzaville lundi dernier dans le cadre d’une tournée qui l’a conduit dimanche dernier à N’Djamena (Tchad), à Brazzaville et qui va s’achever mercredi à Bangui, capitale centrafricaine. Cette tournée sous-régionale sur les questions de paix en Centrafrique se tient après la visite officielle de la présidente de la transition centrafricaine, Catherine Samba Panza, qui a séjourné à Brazzaville, les 8 et 9 février dernier, dans le cadre de la recherche de solutions de sortie de crise.

C’est la troisième visite de Jean-Yves Le Drian en Afrique centrale depuis le début de l’opération militaire française dénommée Sangaris. À Bangui, Jean-Yves Le Drian rencontrera pour la première fois le nouveau chef d’État de transition par intérim, Catherine Samba-Panza, et le Premier ministre, André Nzapayéké, avec lesquels il fera le point complet de la situation humanitaire, politique et économique. Le ministre français a rencontré en début d’année les chefs d’Etats tchadien Idriss Deby Itno, gabonais Ali Bongo Ondimba, congolais Denis Sassou N’Guesso, médiateur dans la crise centrafricaine.

Dans le cadre de la pacification de la Centrafrique, la République du Congo a déjà déployé plus de 1000 soldats, qui participent, aux côtés des troupes des autres pays de l’Afrique centrale, à la MISCA, dont l’effectif total est de plus de 5000 hommes. Cette force africaine agit ensemble avec la force française (1 600 hommes) déployée dans le cadre de l’opération Sangaris, sous mandat des Nations Unies.

Malgré la présence de cette force, Bangui, la capitale centrafricaine, est le théâtre de plusieurs tueries entre chrétiens et musulmans, des pillages et autres formes de violences qui sont commises de jour comme de nuit.

Ces violences accentuées par des affrontements entre milices chrétiennes (Anti balaka) et la coalition rebelle de la Séléka, ont déjà déplacé près d’un million de personnes sur les 4, 6 millions de Centrafricains, provoquant ainsi une crise humanitaire sans précédent.