Le Lycée d’Enseignement Technique Industriel de N’Djamena (LETIN), véritable pôle d’excellence, est créé pour former la jeunesse tchadienne afin de leur donner une qualification professionnelle. 46 ans après sa création, ce lycée assure sa mission mais avec beaucoup de difficultés.

Lorsque l’Etat a crée ce lycée en 1977, c’était dans l’optique de former une jeunesse capable d’intégrer le tissu socio-professionnel.

Quarante-six ans après l’objectif de l’école est resté le même. Mais depuis, l’Etat a tourné le dos à cet établissement pendant que le pays traverse une crise d’emploi sans précédent. Malgré cela, le Lycée Technique Industriel a su garder sa crédibilité.

Le LETIN qui fonctionne avec ses propres recettes tirées de l’argent des inscriptions est au bord du gouffre. Il n’arrive plus à couvrir ses charges.

Au fil des temps, le lycée s’est agrandi, le nombre des élèves a quadruplé mais les moyens n’ont pas augmenté d’un iota.  

Les équipements des 6 ateliers des travaux pratiques sont amortis et demandent un renouvellement ; les enseignants dans un besoin criard de recyclage ; les finances sont tellement maigres que les achats des matières d’œuvre posent problème pourtant nécessaire à la formation des élèves…

« Si on prend l’atelier mécanique générale en série E, il faut des tours, des fraiseuses, des appareils lourds en termes de finance. Nos ateliers, on les a équipés au début et on ne les a jamais rééquipés. Des équipements déjà amortis » confie le proviseur du lycée, Temoua Habmon, lui-même ressortissant de cette école.

Sur les 57 enseignants que compte le lycée, il n’y a aucun enseignant formé spécialement pour les ateliers alors que pour diriger les ateliers, il faut des gens avec une qualification qui puissent transmettre des compétences.

« Avant les enseignants de cette école sortis des universités reçoivent une formation spéciale pour venir enseigner les filières techniques mais maintenant ce n’est plus le cas. Ce sont les gens qui sortent de l’université qui viennent directement enseigner. Ils ne sont pas aptes » , regrette le proviseur.

Le Tchad est un pays en construction et ne peut se construire qu’avec une main d’œuvre qualifiée et locale. Le Lycée d’Enseignement Technique Industriel de N’Djamena (LETIN) avec ses diverses offres de formation dans le domaine de la mécanique, électricité, construction métallique … constitue à lui seul, une solution pour le problème de chômage des jeunes.

Mais ce défi ne sera relevé que si l’Etat accorde une importance aux écoles d’enseignement technique.