Son emplacement en dit plus. Entre la conférence épiscopale – l’université de N’Djamena – le CEFOD (Centre d’Etudes et de Formation pour le Développement), le lycée d’enseignement technique et industriel (LETIN), un temple de savoir qui, malgré le temps, est resté fidèle à ses principes. N’admettre que la crème de la crème. Un des rares établissements publics qui a su garder sa crédibilité.

Classé meilleur établissement public au Tchad en 2022, son taux de réussite au baccalauréat session de 2022 est de 98.57% pour la série E.  

« C’est dans l’histoire de l’établissement. Dans les années passées, il y a même des néants. C’est une grande progression » se réjoui le proviseur, Temoua Habmon, lui-même formé dans cette école.

Lorsqu’on lui demande le secret, il sourit et se ressaisit avant de répondre : « Nous sommes rigoureux et nous leur inculquons une certaine discipline dans la façon d’apprendre. »

le proviseur, Temoua Habmon

L’accès à cette école de fait par voie de concours. C’est par ce canal que le LETIN filtre la crème des élèves venus de divers horizons. L’école compte aujourd’hui 636 élèves dont 50 filles sont reparties entre deux branches : les Techniques Industrielles (TI) pour les séries E et le Brevet de Technicien (BT).  

La formation dure 3 ans sanctionnée par un bac E pour les uns et un Brevet de Technicien pour les autres. « Quand on intègre la branche TI, on fait seconde TI, première TI et terminale TI pour à la fin composé un bac E. ce bac est technique et mathématique. Ceux là sont formés pour aller très loin dans les études pour devenir des ingénieurs de conception, menés des hautes études en technologie… » , explique le proviseur.

 S’agissant de la branche BT, il y a la seconde BT, mais arrivé en classe de première, il y a des orientations : « c’est là où on obtient les spécialités comme la mécanique auto ; froid et climatisation ; l’électro-technique et la construction métallique. Ils iront en terminale avec la même spécialité pour composer un diplôme appelé le Brevet de Technicien l’équivalent du bac. Les détenteurs de ce diplôme sont à même de travailler puisqu’ils ont déjà une qualification » , poursuit-il.

Atelier électricité

La formation professionnelle comme solution aux crises de chômage

Le Tchad traverse depuis des années une crise d’emploi. Les jeunes sortis de toutes les écoles n’ont les yeux rivés que sur la fonction publique. Les écoles d’enseignement technique comme le Lycée Technique Industriel forme des jeunes capables de s’auto employer et créer de l’emploi.  

Pour le proviseur, Temoua Habmon qui est aussi doctorant à l’université de N’Djamena et spécialisé dans l’enseignement technique – « Le pilier de développement de tous les pays dans le monde, c’est la formation technique et professionnelle. Surtout la formation technique dans le domaine industriel est très importante. C’est là où il faut mettre les moyens et multiplier ces genres d’école. »

Le Tchad ne compte que deux écoles d’enseignement technique industriel, celle de N’Djamena et une autre à Sarh dans le sud du pays. Elles sont opérationnelles, mais avec beaucoup de difficultés.