Le sud-africain Patrice Motsepe, peu connu dans le monde du football, est devenu vendredi 12 mars le nouveau patron de la Confédération africaine de football (CAF). Il a su rallier ses trois concurrents.

Sans concurrent lors de l’élection du président de la CAF à Rabat ce vendredi, Patrice Motsepe a été désigné nouveau patron du football africain en dépit de son profil relativement inconnu du monde sportif continental.

Enfant de Soweto devenu milliardaire, il incarne cette élite noire sud-africaine qui a prospéré après l’apartheid. Patrice Motsepe devait faire face à trois rivaux pour la course à la présidence, l’Ivoirien Jacques Anouma, le Sénégalais Augustin Senghor et le Mauritien Ahmed Yahya, tous présidents ou anciens présidents de fédérations dans leur pays. Finalement tous les trois ont désisté en sa faveur avec en contrepartie d’être à ses côtés à la tête de la CAF. Une campagne électorale minimaliste lui a permis de rencontrer des dirigeants qui ont voté ce vendredi, et dont certains ont avoué en coulisses ne pas savoir qui il était avant de le rencontrer.


Patrice Motsepe est un homme d’affaires sud-africain né à Soweto le 28 janvier 1962. Il a grandi dans ce township, près de Johannesburg. Après les études, il travaille quelque temps aux États-Unis puis revient en Afrique du Sud, où il met ses compétences au service du Congrès national africain, l’ANC, qui se prépare à accéder au pouvoir, et travaille sur la politique minière du futur gouvernement. Son ascension sociale commence véritablement en 1994, quand il devient le premier associé noir d’un cabinet d’avocat. Il est ainsi un spécialiste en droit minier et commercial à un moment où l’apartheid prend fin en Afrique du Sud.


Passant du cabinet d’avocat à entrepreneuriat, Motsepe fonde une première entreprise, Future Mining, qui collecte la poussière d’or des puits intérieurs. Il commence à acheter des mines d’or en 1997, lorsque le prix de l’or recule. Au début des années 2000, il crée un certain nombre de sociétés qu’il réunit en un conglomérat baptisé ARM (Africain Rainbow Mineral, dont il est le président exécutif), la 12e plus importante société minière aurifère au monde, avec trois exploitations minières en Afrique du Sud.