Les conflits intercommunautaires font rage dans certaines localités rurales du Tchad. Ce qui met en péril le développement socioéconomique de ces localités. Mais la ville de Léré semble conserver encore l’unité entre ses habitants.

Léré, ville cosmopolite, est située au sud-ouest du Tchad, dans la province du Mayo-Kebbi Ouest. Depuis la nuit des temps, les Moundang partagent leurs terres avec les Peuls ou Foulbés, musulmans arrivés du Nigeria ainsi que des groupes minoritaires tels que les Haoussa, peuple pêcheur originaire du Nigeria et quelques pasteurs transhumants que sont les Mbororos en provenance du Niger. Malgré lomniprésence du christianisme et d’autres confessions religieuses dans la ville de Léré, les traditions et coutumes des uns et des autres sont toujours respectées à la lettre.

Le peuple moundang privilégie le dialogue pour résoudre les conflits internes sous la supervision du Gong qui est le garant de la tradition. Cette logique a permis de régler à l’amiable plusieurs conflits

Pour l’imam de la grande mosquée de Léré, Mahamat Malam Adoudji, Léré est un modèle de la cohabitation pacifique car il n’y a jamais eu des conflits entre les différentes communautés qui sont ensemble depuis toujours.

Léré est l’une des zones au Tchad qui a une forte potentialité agricole et pastorale où cohabitent les éleveurs et les agriculteurs sur la rive du lac-Léré.

Cette cohabitation et cette harmonie ne datent pas d’aujourd’hui. Bien avant l’indépendance, les Moundang vivaient ensemble avec aes Peuls en harmonie. « Quand un Moundang a un bébé et si la maman décède, nous le confions aux Peuls qui le nourrissent avec le lait comme ils ont des bœufs et le lait en abondance », rappelle le pasteur Tchineyakbé Esdras de L’Église fraternelle luthérienne du Tchad (EFLT) de Léré.

Dangourbé Yves, stagiaire