FETCOUM – Le deuxième colloque du festival tchadien de courts-métrages s’est tenu ce 7 octobre à Hilton. Le thème de ce dernier colloque est « Cinéma et développement de la culture de l’innovation ».
Face au public pour échanger et partager leurs expériences, Jean Roké Patoudem, producteur camerounais ; Serge Ndjekouneyom du PNUD, Aché Ahmat Moustapha, directrice de Fetcoum, Hugues Diaz, directeur de la cinématographie du Sénégal et Salim Azizz Assani, co-fondateur de WenakLabs. Ce colloque est soutenu par le PNUD partenaire du festival.
La directrice du Fetcoum ouvre les échanges en expliquant la genèse de ce colloque. « Quand nous avons été approchés par le PNUD, il était important pour nous de voir comment est-ce que le cinéma pouvait faire partie intégrante d’un tout. On voulait comprendre si le 7e art peut faire partie des solutions innovantes du développement. » Avant d’ajouter que : « le cinéma joue un énorme rôle dans l’économie, le développement d’une nation. Le cinéma n’est pas nouveau mais il y a beaucoup d’initiations en matière de développement cinématographique dans le monde. » La directrice du Fetcoum illustre ces propos en prenant l’exemple des paysages tchadiens qui peuvent faire des magnifiques décors naturels pour des films ainsi rapporter de l’argent au pays.
Illustration soutenue par le producteur Jean Roké Patoudem qui affirme avoir trouvé 52 000 euros en France qu’il a dépensé au Tchad lors du tournage de la série Amina. Location de bâtiment, paie des acteurs, etc. Il souligne que si ces entreprises paient des impôts normalement, cela impacterait sur l’économie donc le développement du pays.
Pour Serge Ndjekouneyom, le cinéma peut être une solution innovante de développement car il relève de l’imagination et qu’elle n’a pas de limite. « Le PNUD se dit que ces histoires racontées par le cinéma sont les moyens les plus efficaces pour le développement déjà pour programmer la communauté pour le développement. La culture et le cinéma peuvent contribuer à l’éducation, à la sensibilisation, à aborder les questions de développement auprès de la population », indique M Serge Ndjekouneyom.
Une idée partagée par le directeur de la cinématographie du Sénégal, Hugues Diaz. « Le cinéma est une activité artistique qui fait appel à la créativité. Une créativité qui n’évolue pas, qui n’innove pas, qui est statique n’est pas de l’art. Rien que cette dimension de la création appelle à l’innovation constante. Le cinéma est également une technique, une technique évolutive. De l’argentique dans les années 40 et 50, aujourd’hui nous sommes à l’ère du numérique », souligne Hugues Diaz.
Enfin, pour Salim Azizz Assani, innover c’est améliorer ce qu’on a déjà pour se faciliter la vie. Il a donné plusieurs exemples de l’innovation dans le domaine du cinéma. Les films tournés avec des téléphones, la possibilité que donne l’internet de diffuser et monétiser les œuvres cinématographiques et même la possibilité de se former dans de nouvelles techniques du domaine du cinéma. Un point qui a permis à Hugues Diaz de conclure avec ce conseil : « Aux jeunes créateurs, sachez anticiper, le numérique n’est pas une fin en soi. Dans 20 ans on parlera d’autre chose. Soyez ouverts, prenez le temps de vous cultiver. »