Une semaine après son ouverture, le festival Dary continue de drainer une foule immense. La place de la Nation est devenue non seulement un espace de culture mais aussi un espace de liberté pour les adolescents. Nous avons suivi cette jeunesse bouillonnante et non-conformiste.

A 17 heures…le ciel commence à s’obscurcir. Les ‘’mamans’’ et les ‘’papa’’  avec leurs petits-enfants quittent un à un le lieu. Le crépuscule annonce la fin d’une première partie animée de danses traditionnelles et le début d’une deuxième partie qui sera consacrée aux musiques urbaines et autres occidentalités. La nuit tombe et l’ambiance change. Le festival s’est rajeuni.

Ils viennent de loin. Certains à pied et d’autres à moto (amazone). Mais surtout bien sapés. Un effort entre ‘’Getzner’’ ou tee-shirt- jeans et un smartphone en main. Pour eux, Dary est aussi une histoire de visibilité. Un espace de conquête et de virilité. Les filles de leur âge, souvent en groupe, multiplient les démarches pour se faire remarquer. Une liaison idyllique peut à tout moment commencer.

A 20 heures, tout le monde se place devant le podium. Cette nuit-là, Al-hadj Tawa est le maître de la cérémonie. La scène est chargée. La chanteuse soudanaise Iman London et quelques musiciens locaux sont annoncés. Soudain, le Dj improvise une musique pour chauffer le public. La température monte. Chacun esquisse des pas au rythme de la musique. Quelques filles masquées ne pouvant résisté à la mélodie finissent par entrer dans la danse.  Des ‘’ados’’  en extase. Une véritable boite de nuit à l’air libre. Ils connaissent toutes les musiques – arabes ou occidentales par cœur.

A 20 heures 10minutes, Iman London monte sur scène. Des cris et des brouhahas viennent de partout. Les lumières des appareils photos sont déclenchées. « J’aime le peuple tchadien » lance la chanteuse à son public. Les cris reprennent de plus belle. Elle chante. Ils dansent. Les mains en l’air. Pendant une trentaine de minutes, elle a réussi à émoustiller le public. Ils ne veulent pas qu’elle parte. Ils sont exigeants ces ‘’ados’’. Al-hadj Tawa était obligé de les calmer. Un autre groupe de rappeurs monte. Ils gardent la même ambiance. Ils s’adaptent selon la nature de la musique qu’elle soit arabe ou française.

Des sketchs et de la comédie bouclent la soirée. Mais pour se séparer, il faut encore une dernière musique. Il est déjà 22heures. La soirée est validée. Chacun cherche la route. Rendez-vous pris pour le lendemain.