Les weekends à N’Djamena, il n’est pas rare de voir dans les débits de boisson plusieurs tables associées et remplies de bières. C’est l’œuvre des nouveaux patrons des consommateurs communément appelés « Sponsors ». Un seul Sponsor peut payer 10 à 15 casiers de bières le temps d’une soirée.

Sponsor, ce terme est utilisé aujourd’hui pour désigner les personnes mais aussi la « table d’honneur » dans les débits de boisson lors des « Pari-Vente » et « Pari-Carpe ». Le phénomène qui tend à gagner tout le Tchad est appelé ainsi par ses pratiquants. « C’est quel système je ne sais pas, une seule personne vient dans un bar ou une alimentation et dépose dix à quinze casiers sur quatre à cinq tables  », s’étonne Souleymanou Ibrahim un jeune camerounais qui a pour la première fois assisté à cette pratique.

Selon les organisateurs, le sponsor leur permet de récupérer les dépenses engagées pour l’organisation de leurs événements. Ménodji Gloria explique : « le sponsor ne nous donne pas de grand-chose. Cela nous permet de réduire nos frais qui sont souvent très élevés, (l’autorisation, la nourriture, la location du local et autres) ». Pour les personnes désignées comme Sponsors, les avis varient. Pour certains, c’est l’occasion de se vanter. C’est le cas de Ali Missikia : « vous savez, le sponsor c’est le lieu de faire le boucan et prouver qu’on a de l’argent ». D’autres en revanche, pensent que c’est une escroquerie qui ne dit pas son nom. C’est le cas de Madjitoloum James, « on nous invite pour nous escroquer, car pour venir on est obligé de cotiser au moins cinq milles francs par tête. Mais une seule personne ne peut boire pour cinq milles francs, ce n’est qu’une escroquerie ».

Aujourd’hui le sponsor ne se limite pas seulement aux « Pari-Vente » ou « Pari-Carpe ». Il s’étend largement à certains événements et cérémonies où l’on ne peut imaginer la vente de boissons. C’est le cas pour les ouvertures des boutiques, des salons de coiffure, et lors des anniversaires de certaines personnes.