TRIPOLI (Libye) – Une vague d’intoxications à l’alcool frelaté a fait 51 morts et 378 cas d’empoisonnement depuis samedi à Tripoli, selon un nouveau bilan du ministère libyen de la Santé publié lundi.

Le ministère a indiqué que 38 personnes étaient mortes dans les hôpitaux de Tripoli après avoir consommé de l’alcool frelaté contenant du méthanol, ajoutant que 13 autres personnes, que leurs familles ont préféré évacuer vers la Tunisie voisine, avaient trouvé la mort au cours du trajet.

En outre, 378 personnes ont été empoisonnées, selon le communiqué du ministère qui a appelé les Libyens à arrêter de consommer de l’alcool.

La vente et la consommation de boissons alcoolisées sont interdites en Libye, mais l’alcool de contrebande alimente le marché noir.

Un porte-parole du ministère de l’Intérieur, Houssine Al-Ameri, a indiqué à l’AFP qu’une enquête avait été ouverte pour déterminer les responsables de ce drame.

Une source au sein des services de sécurité a précisé sous couvert de l’anonymat que le ministère de l’Intérieur se préparait à donner l’assaut contre les trafiquants et fournisseurs.

Un précédent bilan communiqué par le chef du bureau de l’information du ministère de la Santé, Amar Mohamed Amar, faisait état de 38 morts.

Le ministère avait signalé dimanche cinq décès, mais avait prévenu que le bilan pourrait s’alourdir.

Le chef du service sanitaire du Centre médical de Tripoli, Youssef al-Wafi, a expliqué dimanche que les examens préliminaires ont dévoilé des symptômes d’intoxication à la suite de la consommation d’alcool frelaté contenant du méthanol, un produit qui peut provoquer une insuffisance rénale, une cécité ou des crises d’épilepsie, voire le décès de la victime.

Selon M. al-Wafi, les personnes ayant consommé l’alcool frelaté avaient entre 19 et 50 ans.

Favorisé par la porosité des frontières, le trafic d’alcool et de drogue a significativement augmenté en Libye après la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.

(©AFP / 11 mars 2013 17h31)