Un calme précaire règne à Bouna, une sous-préfecture du département de Bahr Sara (province du Mandoul), après un affrontement, entre des jeunes de cette localité et des éléments de la brigade de gendarmerie, ayant causé trois morts parmi la population. 8 autres personnes sont blessées par des gendarmes.

L’affaire remonte au 22 octobre 2020, où un individu se présentant comme bouvier, en partance pour le village Narmbanga, a demandé de passer la nuit chez le chef du village, avant de reprendre le chemin le lendemain. Pour attester son honnêteté, il remet même le numéro de l’un de ses proches qui habite à Narmbanga. Le proche du bouvier, contacté, promet d’envoyer une moto le prendre.

Le bouvier explique au chef de village qu’il ne s’entend pas avec son employeur. L’étranger et la famille du chef de village partagent normalement le repas du soir. Mais, aux environs de 21 heures, le prétendu bouvier dégaine son arme blanche et attaque la famille du chef de village, en blessant deux de ses fils et le chef lui-même, sorti de sa chambre pour s’enquérir de ce qui se passait.

Le présumé criminel tente de fuir, mais il est rattrapé par des jeunes du village qui le conduisent à la brigade. Quand ils voient leur chef de village et ses 2 enfants baignant dans le sang, les jeunes décident de se venger. Ils repartent à la brigade et revendiquent le bouvier pour lui régler son compte. Les éléments de la brigade s’opposent. Une vive altercation s’ensuit.

Paniqués, les gendarmes tirent

Se sentant menacés, les gendarmes tirent à bout portant, et à balles réelles, sur la foule déchaînée. Deux manifestants meurent sur le champ. Au petit matin du vendredi 23 octobre 2020, un autre blessé succombe des suites de ses blessures.

Le présumé criminel est toujours gardé à la brigade de la gendarmerie de Bouna pour  des besoins d’enquête. Aux dernières nouvelles, l’on apprend que l’homme prétend avoir pris des produits de protections mystiques qui feraient que, par moments, il lui arriverait d’avoir des  hallucinations comme si les gens le menaçaient.

Avec Le Progrès