Mariam, la cinquantaine avancée, habitant le quartier Walia, dans le 9e arrondissement municipal de N’Djaména, admise à l’Hôpital Général de Référence Nationale (HGRN), depuis trois jours, déclarée morte ce matin sur son lit de l’hôpital, ressuscite à la maison.  Sa mort soupçonnée par ses proches a été confirmée par le personnel du Pavillon des Urgences de l’HGRN. Elle a été transférée à la morgue dans un premier temps ou un acte de décès a été délivré à la famille. Ensuite sa dépouille a été acheminée à la maison familiale à Walia. C’est pendant les rituels en vue de son inhumation que ses proches se rendent compte que Mariam est encore vivante. Entretemps, les proches parents et amis ayant appris la nouvelle de son décès ont déjà pris d’assaut le domicile familial. Pendant que certains se purifient en s’adonnant à l’obligation religieuse qui est l’ablution qu’on annonce que « le décès de Mariam n’a pas lieu ». Intrigué chacun s’interroge pour être situé.

« On nous dit qu’elle morte depuis l’hôpital et on vient de nous annoncer qu’elle est ressuscitée. C’est paradoxal. Après plus d’une heure qu’elle est revenue. C’est un mystère de Dieu » explique un proche parent de la revenante. À la place mortuaire ou du côté des connaissances et amis de la famille de Mariam, chacun se pose des questions sans pour autant trouver une réponse. D’aucuns pensent qu’il n’est pas admissible que dans un hôpital comme l’HGRN on n’arrive pas à distinguer un long coma et un décès. Pour d’autres, cette situation vient confirmer que certaines personnes sont enterrées vivantes et elles rendent l’âme dans leurs tombes. Pour les plus croyants, cela relève uniquement du pouvoir de Dieu et les jours de Mariam ne sont pas finis dans ce bas monde.

Dans tous les cas, ce mystère invite à une réflexion plus profonde sur nos morts dans les hôpitaux de N’Djaména. Souvent pour un long coma certaines personnes sont enterrées vivantes. Dans les structures sanitaires, les agents se laissent facilement emporter par la précipitation des proches des morts. La plupart du personnel hospitalier ne prend pas le temps qu’il faut pour attester les décès.