Par un point de presse, le président de la Commission nationale des Droits de l’Homme (CNDH), Mahamat Nour Ibedou, a présenté les résultats de l’enquête menées sur les manifestations du 20 octobre 2022.

Après les événements sanglants, souligne Mahamat Nour Ibedou, la commission, conformément à son mandat a mis en place une commission d’enquête composée de 5 équipes, constituée chacune de commissaires et de techniciens qui ont mené ces enquêtes du 07 novembre 2022 au 07 février 2023. Des enquêtes menées auprès des victimes, des partis politiques et des associations de la société civile, des forces de défense et de sécurité, des structures sanitaires et des morgues de la ville de N’Djamena ainsi que dans les provinces du Logone Occidental, Logone Oriental, du Mandoul et du Moyen-Chari, assure le président de la CNDH.

Les résultats de l’enquête sur le nombre des cas, selon le président de la CNDH, se présentent comme suit: 943 arrestations, 128 morts, 12 disparus, 265 condamnés, 487 libères et 51 blessés. Pour la commission, les responsabilités sont partagées.

La CNDH estime que la coalition des partis politiques et Wakit Tamma ont commis “une erreur monumentale” à l’origine de ces centaines de morts, de tous ces blessés et des destructions de biens publics et privés, car c’est à leur appel que les manifestants sont descendus dans les rues, en dépit de l’interdiction de ces marches par le ministère de la Sécurité publique et de l’Immigration. “Ils ne pouvaient pas ne pas savoir que tout cela pouvait mal tourner pour leurs militants“, écrit la commission dans sa synthèse.

Mais la CNDH pense aussi que les forces de l’ordre et de sécurité ont elles aussi violé plusieurs droits de l’homme élémentaires, dans leur volonté de maintenir l’ordre et de réprimer les manifestations, en utilisant des moyens disproportionnés.

Par ailleurs, la CNDH attribue par ailleurs la responsabilité principale de toutes ces violations des droits de l’homme aux agents investis de l’autorité de l’État, à savoir les forces de l’ordre, “qui ont failli clairement dans leurs tâches dans la chaîne des évènements”.

De ces résultats, la commission a fait des recommandations et a appelle à la libération de toutes les personnes arrêtées lors des manifestations du 20 octobre 2022.