BEIJING, 9 septembre (Xinhua) — L’Europe fait face à la plus grave crise migratoire depuis la Seconde Guerre mondiale, avec 80% des réfugiés venant de Syrie. Voici quelques chiffres et faits sur cette crise.

LES RÉFUGIÉS EN EUROPE

Selon l’Assemblée parlementaire du Conseil européen, pas moins de 300.000 réfugiés, pour la plupart des Syriens, des Libyens et des Irakiens, sont arrivés et ont traversé l’Europe entre janvier et août.

La majorité d’entre eux ont gagné la Grèce et l’Italie, qui ont reçu respectivement plus de 111.300 et environ 30.000 réfugiés syriens depuis le début de l’année.

Au moins 850.000 réfugiés supplémentaires pourraient traverser la Méditerranée pour gagner l’Europe durant les deux années à venir, dont 400.000 arriveront cette année et 450.000 autres en 2016, selon le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) estime qu’environ 2.600 réfugiés sont morts en tentant de traverser la Méditerranée, la plupart étant partis de Libye.

LES RÉFUGIÉS AILLEURS

Parmi les demandeurs d’asile, plus de 4 millions sont venus de Syrie, pays déchiré par une guerre civile qui a éclaté en 2011, avec seulement 12% d’entre eux vivant dans des camps de réfugiés officiels.

La plupart des réfugiés syriens prennent refuge en Turquie (1.938.999), au Liban (1.113.941), en Jordanie (629.266), en Irak (249.463) et en Egypte (132.375).

LES CAUSES DE LA CRISE

L’intervention militaire directe et indirecte de certains pays européens et des Etats-Unis dans les affaires d’autres pays est un des facteurs à l’origine de la crise des réfugiés.

La majorité des réfugiés viennent de pays en guerre tels que la Syrie, la Libye, le Yémen et l’Irak, où la violence fait rage suite à l’intervention de l’Occident dans leurs affaires domestiques.

Cette situation volatile a été accompagnée par un chômage répandu, l’inflation, un manque de produits de première nécessité comme l’électricité et l’eau ainsi qu’un fort sentiment d’insécurité.

Les peuples de ces pays souhaitent prendre refuge dans les pays voisins ou européens pour avoir une meilleure vie.

Prenons pour exemple la Syrie. Selon le HCR, l’escalade de la violence au cours des derniers mois et une détérioration continue du niveau de vie continuent de forcer des milliers de personnes à fuir leur pays.

Les conflits violents entre les troupes gouvernementales et les forces de l’opposition appuyées par l’Occident durent depuis quatre ans et ne montre aucun signe de fin. L’Occident s’efforce de changer le régime dans ce pays du Moyen-Orient.

LES RÉPONSES DES PAYS OCCIDENTAUX ET DES ORGANISATIONS

Certains pays occidentaux sont engagés dans la négociations de quotas d’accueil des réfugiés, alors que d’autres adoptent une approche attentiste.

La chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre suédois Stefan Lofven ont appelé mardi à une réforme de la politique d’asile européenne, qui stipulerait des quotas obligatoires pour la répartition des réfugiés parmi les Etats membres de l’Union européenne (UE).

Actuellement, la Suède et l’Allemagne sont les pays européens ayant accueilli la plus grande part de réfugiés, recevant environ 60% des réfugiés syriens.

Alors que l’Allemagne et l’Autriche s’attendent à recevoir 800.000 réfugiés et migrants cette année, le porte-parole du département d’Etat américain John Kirby a annoncé que son pays envisageait d’accueillir 1.500 réfugiés syriens, ce qui est loin d’être suffisant face à un exode de 4 millions de réfugiés venus de ce pays du Moyen-Orient.

Le président français François Hollande et le Premier ministre britannique David Cameron ont tous deux appelé à “un mécanisme permanent et obligatoire de répartition” entre les Etats membres de l’UE afin de faire face à la situation.

La France envisage d’ouvrir ses portes à quelque 24.000 réfugiés syriens sur deux ans, alors que le Royaume-Uni s’est engagé à accueillir 20.000 demandeurs d’asiles d’ici 2020. Ce dernier a déjà accepté 216 réfugiés syriens dans le cadre d’un projet de réinstallation des plus vulnérables qui a débuté en janvier 2014.

Le gouvernement bulgare a adopté en juin une stratégie quinquennale de migration, d’asile et d’intégration, selon laquelle la Bulgarie souhaite de faire de la migration et de la mobilité des facteurs positifs pour le développement économique et démographique, et pour la lutte contre la migration illégale et le trafic d’êtres humains.

La grande majorité des personnes arrivant en Europe sont des réfugiés fuyant la guerre et la violence, qui ont le droit de demander l’asile sans subir aucune forme de discrimination, a rappelé le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon.

Il assuré aux dirigeants européens que l’ONU était prête, à travers ses agences, à continuer à soutenir leurs efforts pour donner une réponse efficace, faisable et en conformité avec les droits humains universels et les normes humanitaires, dont le droit à l’asile.

Le chef de l’ONU tiendra une réunion de haut niveau sur la migration et les réfugiés le 30 septembre à New York.

L’Assemblée parlementaire du Conseil européen se réunira le 28 septembre. Plusieurs débats seront organisés au sujet de la crise migratoire, y compris des discussions sur la nécessité de réformer les accords de Dublin qui stipulent les règles sur l’inscription des réfugiés et des demandeurs d’asile au sein de l’UE.