Selon la Commission éthiopienne des droits de l’homme, en moins d’un mois, la police fédérale a arrêté et détenu 19 journalistes. Le gouvernement les accuse de divers crimes, sans donner des précisions.

Un avocat spécialisé dans les droits de l’homme, œuvrant pour libérer ces journalistes emprisonnés, s’est exprimé sur VOA (Voix de l’Amérique), sous anonymat,  pour des raisons de sécurité. « Ne parlez pas. Ne soyez pas la voix des sans voix. Et le gouvernement sera content si personne ne critique ses activités, déboires et responsabilités », relate-t-il.

Peu ou pas d’informations sont rendues publiques sur les journalistes détenus. C’est notamment ce que regrette Tamrat Hailu, vice-président du Conseil éthiopien des médias. « Ils ne sont pas détenus là où ils devaient l’être. Certains d’entre eux ne comparaissent même pas devant les tribunaux.  C’est le principal problème du paysage médiatique éthiopien », fustige-t-il.

Muthoki Mumo, représentante du Comité pour la protection des journalistes en Afrique subsaharienne affirme que les accusations contre ces journalistes sont infondées. « Des allégations vagues qui ne sont pas supportées par des preuves ». Dans ce climat délétère, de nombreux journalistes éthiopiens contactés par VOA ont refusé de prendre publiquement la parole.