Le président Hissène Habré, environ un an après sa prise de pouvoir, signait le 26 janvier 1983, le décret portant création de la Direction de la Documentation et de la Sécurité (DDS), service des renseignements. N’eut été la chute de son géniteur, la DDS aurait dû avoir aujourd’hui 38 ans.
Chassé du pouvoir en décembre 1990, l’ex président Hissène Habré est accusé d’avoir fait 40 000 victimes, la DDS étant impliquée directement. Comment est né ce service de renseignement qui a tant fait trembler les Tchadiens ? En effet, l’acte de naissance de la DDS est le décret n°005/PR du 26 janvier 1983 qui est composé de cinq chapitres et 19 articles.
Le premier chapitre qui renferme trois articles est intitulé ” de la création de la Direction de la Documentation et de la Sécurité”. L’article premier stipule qu'”il est créé une centrale de renseignements dénommée Direction de la Documentation et de la Sécurité (DDS), directement subordonnée à la présidence de la République, en raison du caractère confidentiel de ses activités”. L’article suivant relève que, “par délégation permanente du président de la République, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité assure la tutelle sur le plan administratif”.
“La compétence territoriale de la Direction de la Documentation et de la Sécurité couvre la République du Tchad et l’étranger”, note l’article 3. Les missions de la DDS sont définies dans l’article 4 du décret de sa création. La DDS est ainsi chargée de la “collecte et de la centralisation de tous les renseignements émanant de l’intérieur et de l’extérieur relatifs aux activités étrangères ou d’inspiration étrangère, susceptibles de compromettre l’intérêt national, de l’identification des agents de l’étranger, de la détection des réseaux (de renseignements ou d’actions) étrangers éventuels et de leur organisation”.
La DDS a pour missions aussi de préparer des mesures de contre-espionnage, de contre-ingérence et éventuellement de contre-propagande. Elle est chargée aussi d’établir des dossiers concernant des individus, des groupements, collectivités, suspectés d’activités contraires ou seulement nuisibles à l’intérêt national.
Dirigé par un directeur et son adjoint, la DDS dispose aussi d’autres services de secrétariat, service de documentation, celui d’action, des bureaux d’exploitation et d’archives. Des antennes ont été ouvertes dans tout le pays formant une “toile d’araignée” selon le jargon employé par ses responsables.
Dans ses dispositions finales, le décret n°005/PR du 26 janvier 1983 dit que “les ministères et services officiels sont tenus à l’obligation de prêter leur concours à la Direction de la Documentation et de la Sécurité dans l’accomplissement de sa mission”.