Le Tchad fait face, depuis quelques années, à une succession de crises, l’éloignant de plus en plus de ses objectifs de développement. Le système des Nations-Unies en relève quatre principales.

Elles sont nombreuses certes, mais quatre crises sont capitales et interconnectées avec des conséquences humaines multiformes, dans un contexte de sous-développement et de défis socio-économiques. Il s’agit de l’insécurité alimentaire et la malnutrition, les déplacements forcés des populations, les urgences sanitaires et les effets du changement climatique.


Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU, l’insécurité alimentaire touche près de 5,3 millions de personnes dont 1,7 millions se trouvent dans la phase sévère. La malnutrition qui apparaît comme l’une des conséquences directes de cette situation affecte 17 provinces sur les 23 que compte le pays. Rien qu’en 2021, 28 000 personnes ont été touchées par la malnutrition aiguë sévère dans la province de Hadjer-Lamis, rapporte Médecin Sans Frontière, dans sa publication du 11 janvier 2022.


La mauvaise pluviométrie qu’a enregistré le pays en 2021 rend encore la situation plus complexe en 2022, car partout les cultivateurs se plaignent de la mauvaise récolte. Mais il n’y a pas que cela, la mauvaise qualité de l’eau dans la quasi-totalité des provinces du pays augmente davantage le risque de malnutrition, surtout chez les enfants.


S’agissant des urgences sanitaires, le Tchad enregistre de cas des maladies telles que le paludisme, la rougeole, la méningite, la fièvre jaune, l’hépatite E qui affecte près de 1, 7 millions de personnes sans compter le nombre de morts que cela engendre.


Aussi, le pays reste exposé aux effets du changement climatique qui occasionne des inondations et la sécheresse. En 2021, 256.000 personnes ont été affectées par les inondations. L’inondation, c’est ce qui provoque aussi l’échec des travaux agricoles et laisse les ménages dans le risque de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition.


De même, au cours des dix dernières années, les zones saharienne et sahélienne du pays se sont étendues de 150 km vers le sud, entraînant une réduction des zones de culture et de pâturage.
Cette situation peu réjouissante, provoque le déplacement de plus d’un million de personnes parmi lesquelles on compte 569.592 réfugiés, et 119.121 retournés tchadiens.