WINDHOEK, 23 avril (Xinhua) — Alors que le monde célèbre la Journée de la Terre, un scientifique en géologie appelle les Africains à être plus proactifs face aux changements climatiques et à investir dans les énergies alternatives pour enrayer la déforestation et stimuler le développement.

Le Professeur Benjamin Mapani, qui enseigne la géologie à l’Université de Namibie et mène des recherches sur les impacts du changement climatique, a déclaré que les modèles climatiques connaissent une transformation radicale, et que les communautés rurales auront à porter le fardeau du changement climatique.

“Dans les années 1970, nous étions frappés par des inondations et des sécheresses, mais pas aussi souvent que maintenant. Nous ne pouvons plus utiliser les sécheresses comme horloge,” a indiqué M. Mapani à l’agence Xinhua.

“Dans la tradition africaine, nous utilisions les sécheresses et les inondations pour mesurer le temps. Nous perdons certaines espèces végétales telles que le célèbre ‘Quiver tree’ en Namibie et nous assistons à l’apparition de plusieurs espèces envahissantes qui peuvent prospérer quand il ne pleut pas suffisamment”, a-t-il ajouté.

Selui lui, les changements climatiques sont observés dans des pays comme le Zimbabwe, le Mozambique, la Zambie et l’Afrique du Sud, qui reçoivent depuis quelque temps des précipitations anormalement abondantes et des sécheresses inhabituelles qui ne s’observaient pas auparavant.

M. Mapani croit que le changement climatique frappera les gens pauvres en Afrique et créera des défis de taille pour les gouvernements africains. De tels défis consisteront à fournir de la nourriture aux populations rurales ainsi que réparer et reconstruire des infrastructures endommagées par les inondations.

“Les communautés locales commencent à être conscients des changements qui se produisent”, a ajouté l’expert.

“La diversité des espèces végétales est également menacée. Nos collègues des sciences biologiques observent le littoral et l’impact de la diminution des flux de sédiments dans l’océan à la suite de changements d’humidité sur le continent”, a-t-il dit.

“Il y a des groupes en Afrique du Sud qui observent la fertilité des sols en raison de la surproduction et de la pénurie d’eau. La plupart des gens qui mettent des efforts ne sont pas africains”, a-t-il dit, ajoutant que cela démontrait le manque de proactivité des africains face au changement climatique.

Il aimerait voir plus de recherche coordonnée concernant les changements climatiques sur le continent et assister à la fin du jeu sans fin des accusations entre le nord et le sud, à savoir qui est responsable des changements climatiques.

Il souhaite également voir plus d’efforts déployés pour fournir une alimentation en énergie électrique à davantage d’habitants africains.

Il trouve ironique que des pays comme l’Allemagne et l’Australie, où le soleil ne brille pas aussi fort qu’en Afrique, sont beaucoup plus avancés que les pays africains en terme d’utilisation d’énergie solaire.

“Nous devrions aller dans cette direction. Si nous donnons de l’énergie aux gens, le processus de développement sera très rapide”, a-t-il souligné.