Située dans le canton Tagal, dans le Mayo-Kebbi est, la forêt classée de Yamba-Berté, est l’objet de destruction humaine. Le préfet de la Kabbia dresse un « constat alarmant ».  

« Le constat est alarmant ». Les mots sont forts et sont ceux du premier responsable du département de la Kabbia, Beramgoto Germain, en visite dans la forêt classée de Yamba-Berté. Il décrit ainsi l’état de cet écosystème, constamment objet de destruction humaine.

« Il y a des individus qui ont campé dans la forêt de Yamba-Berté pour couper des bois et les vendre, y faire des champs. C’est désolant. Nous avons interpelé l’un des grands acteurs de ces scenarii. Dans les jours qui suivent, nous allons prendre des mesures qui s’imposent », martèle-t-il.

Ces personnes, qui ont pourtant été déguerpies de cette forêt, y ont fait leur retour. Ils auraient bénéficié de certaines complicités. « Un périmètre de reboisement dans un pays sahélien comme le Tchad est une chose à protéger. Malheureusement, les gens n’ont pas pris connaissance. Ceux qui ont détruit cette forêt ne sont pas seuls. Il y a la complicité à divers niveaux. Nous allons prendre nos responsabilités. Ce que nous avons vu, filmé n’est pas du tout tolérable. C’est comme ci c’est une meute de mercenaires qui est descendu dans cette foret », s’indigne-t-il.

Leurs matériels de destruction, notamment les haches, ont été récupérés. « Le 30 mai, le sous-préfet, les chefs de canton sont descendus sur les lieux, ils ont eu à incendier les campements.  Il faut qu’on applique les lois sur la protection de l’environnement ».

Beramgoto Germain promet la fermeté à l’égard de ceux qui tenteraient de détruire l’environnement. Il demande aux autorités de mettre des moyens à la disposition des agents forestiers. « Il n’y a pas eu de suivi. Les agents forestiers qui sont sur le site ont dit qu’ils n’ont pas des moyens de travail. Ils sont en sous-effectif.  7 ou 8 agents pour un département de plus de 3000 KM2 et sans moyen de déplacement. J’ai peur que se développe dans ce périmètre une autre forme d’insécurité. Nous avons confié la gestion de ce périmètre à la gendarmerie. J’aurai aimé que les destructeurs de l’environnement soient envoyés à la prison de Koro Toro, là où il n’y a pas de verdure. Comme ça, ils comprendront ce qu’ils sont en train de faire ici », s’agace-t-il.