Dans la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), le commerce alimentaire continue de souffrir de multiples obstacles qui freinent son dynamisme et pèsent lourdement sur les économies de la région. Selon un récent rapport de la Banque mondiale, la combinaison d’une faible circulation des marchandises, d’infrastructures dégradées et de procédures douanières coûteuses et complexes entrave le développement du commerce intra-régional.
Selon la Banque mondiale, ces défis structurels contribuent à maintenir une inflation persistante, dépassant durablement le seuil communautaire de 3 % fixé par la CEMAC. La libre circulation des biens, pourtant au cœur des ambitions de l’intégration régionale, reste entravée par des infrastructures routières et logistiques souvent vétustes.
Les axes reliant les pays membres, comme le Cameroun, le Tchad ou la République centrafricaine, sont fréquemment en mauvais état, augmentant les coûts et les délais de transport. À cela s’ajoutent des formalités douanières longues et onéreuses, qui découragent les échanges et renchérissent les prix des produits alimentaires de base. Cette situation pénalise particulièrement les populations les plus vulnérables, confrontées à une hausse continue du coût de la vie.
Face à ce constat, la Banque mondiale alerte sur une inflation qui risque de s’installer durablement au-dessus des objectifs régionaux, fragilisant davantage les économies de la CEMAC. Les experts appellent à des réformes urgentes, notamment l’amélioration des infrastructures, la simplification des procédures douanières et une meilleure coordination entre les États membres pour fluidifier les échanges. Sans ces mesures, le rêve d’un marché commun dynamique et accessible reste hors de portée, au détriment des consommateurs et des producteurs de la région.
Il faut rappeler que pour la Banque mondiale, lever ces barrières structurelles apparaît comme une priorité pour relancer le commerce alimentaire et contenir l’inflation. La CEMAC se trouve à un tournant : investir dans l’intégration économique ou risquer une stagnation préjudiciable à long terme.