Une gare délabrée d’Afrique du Sud a été convertie en un improbable centre de vaccination contre le Covid-19, avec un train stationné pour amener le vaccin dans les zones reculées du pays le plus touché du continent.
Mercredi, une quinzaine de personnes attendaient calmement sur le quai, assises sur des chaises en plastique, avant de monter l’une après l’autre dans le wagon. L’Afrique du sud n’a vacciné à ce jour qu’un peu plus de 14% de sa population de 59 millions. Pour faciliter l’accès aux soins, un train baptisé “Transvaco” a été spécialement aménagé par la compagnie publique Transnet pour amener le vaccin notamment dans les zones rurales.
“Nous voulons essayer de vacciner rapidement autant de personnes que possible”, explique à l’AFP Paballo Mokwana, le responsable de la rame stationnée pour deux semaines à Springs, à une cinquantaine de km de Johannesburg. Mais jusqu’à présent, moins d’une centaine de personnes se sont présentées chaque jour. Employé à la gare, Zacharia Matuludi, 28 ans, avoue avoir “trop peur”. “Les produits chimiques (…) je ne sais pas comment mon corps va réagir”, explique-t-il.
Après avoir bataillé pour obtenir des vaccins anti-Covid et pris un retard énorme dans sa campagne d’immunisation, l’Afrique du Sud a été confrontée à un rejet du vaccin par une partie de sa population. Dans la zone d’observation improvisée de l’autre côté du quai, là où les patients restent quelques minutes après l’injection, Olive Selati, 40 ans, raconte avoir entendu “beaucoup d’histoires” sur la vaccination. Et hésité un moment avant de finalement se décider à venir.
Un peu plus loin, un soignant explique les différents vaccins, les précautions à prendre après l’injection et les possibles effets secondaires. Une des inquiétudes récurrentes dans le pays le plus touché au monde par le Sida, est de savoir si le vaccin pourrait avoir des effets sur le traitement antirétroviral contre le VIH. Et un autre facteur d’hésitation parmi les jeunes est la recommandation d’éviter pour un temps l’alcool après l’injection.
Le nombre de candidats au vaccin est plus faible le vendredi, notent les soignants, “parce que c’est le week-end”. Le pays, qui compte déjà plus de 2,7 millions de cas et près de 80.000 morts, vient d’ouvrir la vaccination aux plus de 18 ans.
Avec AFP