ENTREPRENEURIAT – Au Tchad, entreprendre n’est pas facile à cause des difficultés de tous ordres. Malgré cela, quelques jeunes osent. C’est le cas d’Alifa Mahamat Ati qui s’est lancé dans le domaine des équipements sportifs made in Chad. Il est le directeur commercial de l’entreprise Ati Sport. Interview.

Qui êtes-vous et que faites vous dans la vie?

Je m’appelle Alifa Mahamat Ati, issu d’une famille de sportifs. J’ai opté pour le domaine sportif, parce que j’ai étudié le management sportif. Ma spécialité est les équipements et l’organisation des activités sportives. Je connais la réalité du pays, en terme d’équipements sportifs. Pour en avoir, il faut courir vers l’Afrique de l’Ouest ou l’Europe. Raison pour laquelle nous avons mis sur pieds une entreprise.




Que produisez-vous dans le domaine sportif ?

C’est une entreprise qui fait dans les équipements sportifs : les maillots de toutes disciplines, godasses, ballons, filets, des bas et tout matériel de sport. Les produits sont fabriqués en Europe plus précisément en Chypre, en Turquie. Ici, nous faisons la maquette et on envoie à la maison mère pour la réalisation.

Pourquoi entreprendre dans le sport ?

Nous avons constaté que les Tchadiens aiment le sport, mais n’ont pas accès aux équipements de bonne qualité. Chaque semaine, ceux qui jouent, paient les godasses, et maillots qui ne durent pas. Donc en une année, ceux qui font le sport de maintien dépensent énormément de moyens. On avait réfléchi sur cet angle de mettre sur pied une entreprise pour fournir des équipements de bonne qualité.

Avec le ministre en charge de la Jeunesse et des sports



Quels sont vos objectifs pour le sport tchadien?

Dans le domaine sportif, nous ne visons pas seulement les équipements, nous sommes en train d’aider les jeunes sportifs d’entrer en contact avec la diaspora. Nous sommes en train de négocier pour que d’ici quelques années, nos joueurs de toutes disciplines aillent s’expérimenter ailleurs.

Eprouvez-vous des difficultés ?

Les difficultés que nous rencontrons sont d’ordres matériels et financiers. Nous sommes manqués des matériels de travaux tels que des imprimantes, groupes électrogènes et autres. C’est ce qui nous pousse à envoyer la maquette ailleurs pour la conception. Aussi nous n’avons pas de moyens financiers. Quand on envoie, il faut payer le transport, les cargos. Si nous avions les moyens pour faire ce travail ici, nous mettrons les maillots à 1000F l’exemplaire. Et aussi nous recruterons les jeunes pour réduire le taux de chômage.

Quelles stratégies adoptez-vous pour vous faire connaître auprès des clubs ?

Nous avons une page Facebook qui est à jour. Les gens entrent en contact avec nous à travers la page. Les autres, tels que les dirigeants des clubs du pays sont des amis ou frères avec qui nous avions grandi ensemble. Quelques-uns sont aussi des parents. Donc les contacts se font facilement.

Avez-vous déjà servi des clubs à l’intérieur du pays ?

À N’Djaména, nous avons confectionné des maillots de foot aux clubs de la première division tels que Renaissance FC, Ascot, Foulah FC. Dans les établissements scolaires, nous avons habillé quelques clubs.

Comment voyez-vous l’entrepreneuriat au Tchad ?

L’entrepreneuriat n’est pas facile au Tchad. Quand on commence c’est difficile. Pas de moyen, de soutien et autres. Nous sommes en retard par rapport à l’Afrique de l’Ouest. J’encourage les jeunes à ne pas baisser les bras après les études.