72 heures après le début de la grève lancée par la plateforme syndicale revendicative, les syndicalistes se sont réunis ce 12 mars. Objectif : discuter des nouvelles propositions faites par le gouvernement.

 Deux jours après la grève, le gouvernement a appelé les leaders de la plateforme, a informé le président de l’Union des syndicats du Tchad (UST) et porte-parole de la plateforme syndicale revendicative, Barka Michel. Un échange a eu lieu entre le gouvernement et la plateforme.  ’’Au début le gouvernement a dit qu’il va payer les transports mais à partir du mois de mai, sur la base d’un douzième du montant total de ce qui est prévu. C’est ce qui a découragé les travailleurs. Nous n’avons pas accepté cette proposition. Nous sommes entrés en grève et deux jours après le gouvernement nous a appelés’’, explique-t-il.

D’autres négociations ont eu lieu. Le gouvernement nous a fait d’autres propositions indique le président de l’UST, Barka Michel. ’’Au lieu que ce soit le mois de mai, il recule pour dire qu’il paiera le mois d’avril’’.

Une proposition que les dirigeants de la plateforme ont reçu avec réserve. ’’Nous ne pouvons pas dire oui ou non au gouvernement’’, affirme-t-il. Une rencontre des syndicalistes a eu lieu ce jour 12 mars pour discuter sur la nouvelle proposition. ’’On a échangé largement sur la question. Il y a de gens qui n’étaient pas d’accord. Mais on est arrivé à un consensus entre nous-mêmes’’. Il poursuit : ’’Nous avons dit si le gouvernement a réellement la volonté de payer, au lieu d’attendre le mois d’avril il faut commencer le mois de mars à payer les frais de transport’’. Pour l’heure, les syndicalistes ont décidé unanimement d’envoyer à nouveau une autre équipe de négociation vers le gouvernement pour lui faire part des attentes des travailleurs.

Au sujet de la signature du pacte social que souhaite ardemment le gouvernement, le porte-parole de la plateforme syndicale revendicative rétorque : ’’Le pacte social ne se donne pas, ça se discute. C’est une discussion, des propositions à analyser’’.

En clair, le gouvernement propose de payer les frais de transport à partir d’avril alors que les syndicats retiennent le mois mars. Par contre, les deux parties sont d’accord sur le principe d’un douzième du montant total.

Au sujet de la menace du gouvernement de ne pas payer les jours de grève, Barka Michel fait savoir que les travailleurs sont couverts par deux conventions de l’Organisation internationale du travail : celles de 1987 et de 1998. ’’ Elles nous donnent le droit de nous organiser comme nous voulons en tant que travailleurs pour défendre nos conditions de vie et de travail. Nous avons aussi la convention de 1998, elle nous permet aussi de négocier nos conditions de vie et de travail en tant que partenaires sociaux’’, martèle-t-il.