Les acteurs politiques ont été fixés sur le nouveau calendrier électoral. L’annonce a été faite par la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) dans le courant de la semaine dernière. La présidentielle est prévue pour le mois d’Avril 2021 et les législatives en Octobre 2021 également. Donc, la classe politique sait à quoi s’en tenir.

En dépit des attentions focalisées sur la crise sanitaire qui ébranle le pays, le landerneau politique tchadien ne cesse de bouillonner. La classe politique n’hésite pas à pointer un doigt accusateur sur la CENI qui clopine et traîne sciemment les choses. Il a fallu une réaction tellurique du Chef de l’État lors d’un conclave avec l’opposition démocratique au palais rose pour intimer l’ordre à la CENI l’organe, chargé d’organiser les élections de publier dans délai n’excédant pas une semaine un nouveau calendrier électoral. Faute de quoi, il prendra ses responsabilités.

Cette sortie du chef de l’État en sa qualité de garant des institutions du pays sonne comme un avertissement à l’équipe que pilote, l’historien Kodi Mahamat Bam. Pour ne pas s’attirer les foudres de l’exécutif et les acteurs politiques, la Commission Nationale Électorale Indépendante (CENI) s’est exécutée en dévoilant que désormais la présidentielle se tiendra le 11 Avril 2021 et les législatives vont se déroulera le 24 Octobre de la même année.  Ce nouveau calendrier a été arrêté en tenant compte de tous les aléas du pays. La crise de la pandémie du coronavirus, l’enclavement du pays, le toilettage des fichiers électoraux et surtout en ce qui concerne la présidentielle, l’on craint ce qu’on appelle le vide juridique.  Une fois, la présidentielle passée, l’on doit s’atteler à organiser les législatives afin de renouveler cette Assemblée Nationale.

Pour mémoire, ces Députés qui siègent aujourd’hui au Palais de la Démocratie ont été élus depuis 2011, ils devraient en principe partir depuis 2015 mais compte tenu des questions des ressources matérielles et financières, l’on est parti de report en report et ces derniers ont pratiquement fait deux législatures et un bonus de deux ans puisqu’ils partiront pour ceux qui ne seront pas réélus et d’autres qui auront la chance de rempiler pour un autre mandat qu’en fin 2021.

Pour la présidentielle, certains états-majors politiques de l’opposition affutent déjà leurs armes pour se lancer à la conquête du palais rose. Des regroupements naissent de gauche à droite pour faire face le moment venu à la redoutable machine du parti au pouvoir qui quadrille tous les coins et recoins du Tchad. D’autres en revanche travaillent pour permettre au locataire du Palais rose, déjà au pouvoir depuis trois décennies de remporter encore la victoire pour un énième mandat. Pour eux, leur candidat est le garant de la stabilité du pays et au-delà de toute l’Afrique. D’autres voies s’élèvent pour exhorter le Président de la République à ne pas briguer un autre mandat. S’il brigue, ça sera de trop. 

En tout cas, c’est les instances judiciaires qui vont départager ceux qui sont pour la continuité et l’alternance. Il faut dire que le marais politique promet des joutes oratoires acerbes dans les semaines et les mois à venir.  Mais tout le souhait du peuple tchadien qui a trop souffert des affres de la guerre, il faut organiser des élections apaisées et que tout doit se dérouler dans la transparence afin d’éviter toute contestation.