INTERVIEW-Le nouveau bureau de l’Union nationale des étudiants tchadiens (UNET) section de N’Djamena a été installé ce 12 juillet. Il a un mandat d’une année. Dans une interview accordée à Tchadinfos, son nouveau secrétaire exécutif, Yaya Barkaï Mahamat évoque les défis et perspectives du bureau qu’il chapeaute.



Yaya Barkaï Mahamat : Le bureau sortant, c’est vrai, ils n’ont pas été à la hauteur. Nous, on est là aujourd’hui. Nous allons relever le défi.

Vous venez d’être élu à la tête du bureau de l’Union nationale des étudiants tchadiens section de N’Djamena, quelles sont vos impressions ?

Nous sommes déjà des représentants de l’Union nationale des étudiants du Tchad (UNET) section de N’Djaména. L’université de N’Djaména est la plus grande université du Tchad, si aujourd’hui nous avons pris cette décision ce n’est pas fortuit. La question des conditions d’études académiques aujourd’hui c’est la catastrophe. Nous voulons au moins relever le défi. Les gens doivent tenir compte de certaines conditions. Je veux parler de bibliothèque. Ce sont des choses que nous allons revendiquer. Les gens doivent au moins satisfaire cela. Au-delà de cela, il y a la question du réseau Wifi. La question des inscriptions reste encore à voir. Aujourd’hui, les étudiants paient les frais d’inscription en une tranche, mais nous allons faire de telle sorte qu’ils les paient en trois tranches.

Le milieu universitaire fait face à plusieurs difficultés dont vous venez d’énumérer quelques-unes. Quelle stratégie le bureau mettra en place pour répondre aux attentes des étudiants ?

Nous, nous sommes un syndicat, on ne travaille qu’avec la base. Au courant de la semaine nous allons convoquer une assemblée générale avec tous les étudiants pour qu’on puisse porter haut les souhaits des étudiants. Nous n’avons pas une position, c’est la base. Nous donnerons les souhaits des étudiants, leurs décisions accompagnées du procès verbal aux autorités. Si cela ne donne pas de solutions, nous allons revenir convoquer une autre assemblée pour des stratégies satisfaisantes.

La question du transport des étudiants se pose avec acuité ces dernières années, comment le bureau se prendra-t-il pour parer à cette situation ?

La question du transport est cruciale. Le défunt chef de l’Etat a promis 40 bus aux étudiants. Jusque-là, les bus ne sont pas encore arrivés. Nous allons faire en sorte que les gens amènent les bus promis par le défunt chef de l’Etat, Idriss Deby Itno. Nous avons appris que les bus sont achetés et c’est resté quelque part. Et jusque-là, on attend les bus encore. C’est une question importante pour les étudiants car il y a certains qui habitent trop loin. S’il n’y a pas de bus, ce serait inacceptable. Nous sommes prêts à arrêter les cours à cause des bus. Les étudiants sont entassés dans les bus comme des sardines, je crois que ce sont des conditions inacceptables.

Les revendications des étudiants et enseignants rendent toujours élastiques les années académiques. Votre arrivée va-t-elle apporter un changement ?

Je crois que nous avons des administrateurs qui sont concernés pour cela. Le calendrier académique par exemple, aujourd’hui, il n’est pas respecté. On entre à la faculté mais on ne sait pas en quelle année on va finir. Ce n’est pas du tout normal. Nous allons faire en sorte que le rectorat respecte le calendrier.

Que diriez-vous au sujet de la suspension de la bourse que les étudiants continuent à réclamer ?

On ne fait que la volonté des étudiants. Si à ce jour la base demande à ce que le gouvernement réhabilite la bourse le bureau s’alignera derrière elle. La bourse a été suspendue en 2016. Ils ont dit qu’ils vont l’injecter dans les œuvres universitaires, maintenant nous sommes en train de voir qu’en réalité la bourse est supprimée carrément.
Propos recueillis par Serge Djimhodoum