La constitution du Tchad consacre le français et l’arabe comme deux langues officielles d’enseignement et de travail. Mais comment ce bilinguisme évolue-t-il dans le système éducatif ?

Pour les politiques, il est urgent de faire des Tchadiens des parfaits bilingues. C’est-à-dire le français académique et l’arabe littéraire doivent être enseignés à l’école et être parlés dans tout le dispositif administratif. Dans les faits, ce bilinguisme constitutionnel a du mal à être appliqué sur toute l’étendue du territoire nationale. Pourtant, le cadre juridique existe et est consolidé. En 1995, le Décret 95-071/PR/MEN, portant l’institution de l’enseignement bilingue dans le système éducatif tchadien est pris par le président de la République. La langue arabe peine à s’imposer concrètement sur le terrain.

Dans sa version révisée du 31 mars 1996, la Constitution du Tchad exprime dans son article 9, que « les langues officielles sont le français et l’arabe ». Quelques années plus tard, c’est-à-dire en 2006, une autre loi a été adoptée. Il s’agit de la Loi N°16, portant l’orientation du système éducatif tchadien. Cette loi stipule dans son article 5 que : « L’enseignement et la formation sont dispensés dans les deux langues officielles que sont le Français et l’Arabe. ». Cette loi, faut-il le préciser, est la dernière concernant le système éducatif tchadien, mentionnant l’application du français et de l’arabe comme deux langues du fonctionnement de l’école tchadienne.

De l’école primaire au lycée en passant par le collège, les difficultés d’ordre didactique et pédagogique ne manquent pas.

Dans l’enseignement supérieur, seulement quelques départements dans les universités se sont lancés dans l’aventure en faisant de  la langue arabe comme une unité d’enseignement. Mais les dispositions sont-elles prises pour l’application intégrale de l’arabe littéraire de la maternelle à l’université au même titre que le français ?