EDUCATION – L’orientation, une décision qui laisse parfois les élèves perplexes. Si beaucoup sont orientés en 2nde S, peu finiront leur cursus en terminale scientifique.

Promouvoir les séries et les filières scientifiques, tel est le souci du gouvernement tchadien depuis quelques années, compte tenu du faible taux des élèves dans lesdites filières. Un souci qu’on trouve dans les discours politiques et qui a peut-être poussé les enseignants à mettre du paquet dans leurs activités d’enseignement ou leur a poussé à forcer les choses. Conséquences ? Le nombre des élèves qui passent pour la seconde scientifique dépassent largement celui des élèves qui passent pour la seconde littéraire.


Tenez ! Rien qu’au lycée de Walia, on compte 497 élèves qui passent pour la classe de 2nde S contre 400 qui passent pour la 2nde L. Un état de fait qui n’est pas une habitude dans le pays, surtout que les classes littéraires étaient, le plus souvent, surpeuplées. Mais déjà, le paradoxe s’installe. Si être orienté en séries scientifiques est déjà perçu comme synonyme d’échapper au chômage, la plupart des élèves qui ont sur leurs bulletins la mention « passe pour la 2nde S », se font réorienter systématiquement et en masse en 2nde L.

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Une réorientation qui n’est pas sans raison. De façon générale, c’est la peur de passer des années dans une classe de terminale scientifique qui susciterait ce choix. Malgré ses bonnes notes dans les matières scientifiques, Mbayamdéné Judith, élève au lycée de Walia, boude l’orientation de ses enseignants pour se retrouver finalement en 2nde L. « Je refuse d’aller passer des années dans la même classe, alors que mes amis évoluent », dit-elle avant d’ajouter : « j’ai décidé d’opter par la série littéraire, parce que je crois que j’ai des compétences dans ce domaine ».

Le cas de Judith n’est pas le seul. Comme elle, Nodjinaibaye Jocelyne met aussi en cause l’orientation faite par ses enseignants, lors du conseil d’orientation. Si les filles ne passent pas par quatre chemins pour résoudre leur problème, les garçons s’évertuent de suivre les cours dans les secondes scientifiques tel que décidé par le conseil d’orientation de leurs établissements, espérant que si rien ne marche comme souhaité, ils seront directement orientés en 1ere S. Mais en attendant, « le Tchad a besoin des vrais scientifiques », dit-on.