Le système éducatif est encore ébranlé par les mesures prises pour freiner la propagation du coronavirus dans la capitale. Alors que les grèves sectorielles des enseignants font  sérieusement des ravages dans les provinces. Entretemps l’école prend un sacré coup. Comment sortir cette école du bourbier ?

Les dernières mesures prises par le Gouvernement pour isoler la capitale en vue de limiter la propagation  de la pandémie à coronavirus  impacte encore l’Ecole Tchadienne.  Dans ce décret, les établissements d’enseignement  primaires, secondaires et supérieurs sont hermétiquement fermés.  Cette fermeture concerne la capitale mais certaines écoles de quelques provinces ont mis les clés sous le paillasson. Le motif que les dirigeants syndicaux  ont évoqué pour cesser les cours, c’est le non –versement de leur frais de transport de l’année 2019, le dégel des effets financiers des avancements et des reclassements.  Or dans son traditionnel message  à la nation du 31 décembre 2020, le chef de l’Etat a donné des gages de bonne volonté que certaines revendications seront prises en compte en 2021. Les 15% des augmentations générales spécifiques (AGS) seront épongées tandis que les effets financiers des avancements et reclassements  sont également en bonne voie, a-t-il déclaré. Mais cela n’a pas émoussé la rigidité des démembrements du syndicat des enseignants du Tchad (SET). Ceux-ci ont commencé à grogner un peu partout dans le Tchad profond au grand dam des promesses lénifiantes faites par le Président de la République. C’est un véritable bras de fer en perspective puisque la section avant-gardiste du Syndicat des Enseignants du Tchad (SET) de la ville de N’Djamena s’est fendu d’un communiqué d’une rare violence pour attirer l’attention du Gouvernement. Ces menaces agitées par les différents leaders syndicaux mettent à rude épreuve l’école tchadienne déjà en putréfaction avancée. Elles inquiètent les parents d’élèves et les partenaires impliqués dans le système éducatif tchadien. Ces grèves à répétition plombent à jamais l’école tchadienne déjà très fragile. Ces débrayages sont une perte énorme pour les apprenants. Même si une solution est trouvée à ces différentes revendications, le quantum horaire n’est jamais assuré. Les heures perdues ne sont pas rattrapées, un véritable manque à gagner pour les milliers d’écoliers et d’étudiants qui ne peuvent finir en beauté les programmes. Les trois dernières années, on fait des colmatages ou des juxtapositions pour organiser des examens et concours.  On monte des scénarii dignes d’un film cowboy pour convaincre les plus hautes autorités du pays que les programmes ont été achevés et que les apprenants ont bien assimilé leurs leçons. Alors que ces mouvements d’humeur contribuent à la dégradation de l’école tchadienne avec son corollaire de baisse de niveau drastique qui s’observe dans nos administrations. Personne n’est contre les revendications des enseignants mais ces derniers, une fois obtenir gain de cause devraient en principe mettre les bouchées doubles afin de combler ces heures perdues dans l’intérêt des apprenants. C’est pourquoi  l’on suggère que des efforts supplémentaires soient faits pour  rattraper les temps perdus. Il est aussi impératif que le Gouvernement fasse aussi un geste pour apaiser ce climat délétère.   Si les mesures prises dans le cadre de la lutte contre la pandémie à coronavirus sont  allégées, les cours vont reprendre  normalement sans perturbation quelconque. Vivement que ce cri d’alarme soit  pris en compte par les deux parties.